Sur les lignes circulées, les équipes chargées de la maîtrise de la végétation ont d’abord pour objectif de garantir la sécurité et la régularité des trains. Impossible pour elles de laisser broussailles et autres feuilles mortes envahir les voies, ou les arbres risquer de chuter sur les caténaires. En outre, la surface à entretenir est si importante (28 000 km de lignes sur 95 000 ha d'emprise ferroviaire) que cela relève souvent du casse-tête de planifier tous les travaux en dehors des périodes de reproduction et de nidification des espèces animales présentes le long des voies.
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Conjuguer sécurité ferroviaire et protection de la biodiversité
Pourtant, dans le cadre de la démarche Act4Nature International, SNCF Réseau s’est engagé à :
- réduire l’utilisation de produits phytopharmaceutiques de synthèse : en sortant du glyphosate fin 2021, SNCF Réseau a mis au point une nouvelle solution composée à 95% de biocontrôle et a modernisé ses trains désherbeurs afin de généraliser les traitements de précision par détection de la végétation
- favoriser la biodiversité sur les emprises par le développement d’une gestion raisonnée des espaces verts d’ici 2025, en particulier dans les gares franciliennes (objectif 100 %) et sur les sites ferroviaires (objectif 50 %)
- soutenir la recherche et expérimenter des solutions pour lutter contre les plantes invasives, et pour mieux intégrer la biodiversité en milieu urbain
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sensibiliser ses agents de maintenance à des méthodes mesurées de maîtrise de la végétation et aux enjeux de la biodiversité
Objectif zéro phyto
SNCF Réseau a tenu ses engagements en réussissant à sortir du glyphosate, une substance herbicide controversée, dès 2021. Les trains désherbeurs utilisent désormais une combinaison d’un produit de biocontrôle à 95% (acide pélargonique) avec un « herbicide » préventif de synthèse (flazasulfuron). Cette nouvelle combinaison de produits est le fruit de recherches et de tests menés pendant 3 ans.
Focus sur des actions menées par nos territoires
[Grand Est et PACA] Jouer la concurrence avec les plantes exotiques envahissantes
Les plantes exotiques envahissantes posent un défi supplémentaire aux équipes de maintenance des voies de SNCF Réseau. En plus d’appauvrir la biodiversité, elles poussent vite, masquent des signalisations et sont difficiles à déloger, surtout sans produits phytopharmaceutiques. C’est tout l’enjeu des expérimentations menées dans les régions Grand Est et PACA, en partenariat avec des chercheurs.
Ces travaux sont au cœur du programme de recherche sur les espèces exotiques végétales envahissantes (REEVES), porté par SNCF Réseau et auquel sont notamment associés l'Université de Lorraine, l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie, et la Direction de la zone d’ingénierie Nord-Est Normandie de SNCF Réseau. L’objectif est de pouvoir transposer les résultats du projet, prévu pour durer jusqu’en 2023, à d’autres régions. « REEVES répond à un triple enjeu : assurer la sécurité des agents, garantir la sécurité des circulations et protéger la biodiversité », explique Laurent Bourgeade, Directeur de la zone ingénierie Nord-Est-Normandie.
En savoir plus sur le programme REEVES de SNCF Réseau >
[Occitanie] Des méthodes zéro phyto
Pour atteindre l’objectif Zéro phytopharmaceutique dans ses pratiques de maitrise de la végétation , SNCF Réseau utilise différentes méthodes. Entre enjeux de sécurité et de régularité, les collisions des trains avec la végétation engendrent des retards importants. Actions préventives et curatives, zoom sur deux dispositifs mis en place en Occitanie : le géotextile pour éviter la repousse de lé végétation. Et le débroussaillage manuel et mécanique lorsque c’est possible.
[Bretagne Pays de la Loire] Des chantiers-écoles sur les lignes non circulées
Comment maîtriser la végétation sur des lignes non circulées, à moindre frais mais de façon écologique, sans porter atteinte aux espèces menacées qui y trouvent refuge ? En Pays de la Loire, la solution passe par des lycées agricoles.
[Auvergne Rhône-Alpes] Une application pour l'écopâturage, pour un partenariat gagnant-gagnant entre SNCF Réseau et les bergers locaux
D’un côté, les agents chargés de maîtriser la végétation aux abords des voies qui cherchent des solutions écologiques, peu coûteuses mais efficaces pour maîtriser la végétation sur leurs emprises. De l’autre, des éleveurs qui ont besoin de quelques hectares supplémentaires pour faire brouter leurs chèvres ou moutons. Une application appelée "Mon berger local" permet de mettre en relation les deux parties. La mise en place de solutions d'écopâturage est ainsi facilitée.
[Normandie] Des chevaux au service de SNCF Réseau
Cheval en plein débardage de bois sur la ligne Trouville-Dives
- La problématique : Pour extraire le bois coupé le long des voies ferrées, des engins de débardages sont nécessaires. Ceux à moteur sont plus efficaces mais ont recours aux énergies fossiles et, quand la configuration des lieux est complexe, ils peinent parfois à contourner des équipements ferroviaires fragiles.
- La solution : Les agents chargés d’entretenir les abords de voie près de Lisieux (14) ont parfois recours à des chevaux de débardage. Depuis deux ans, ces animaux interviennent sur quelques lignes et gares de triages, pour des chantiers de maîtrise de la végétation.
- Les bénéfices attendus : Moins d’équipements détruits et une utilisation limitée d’engins à moteur thermique. Les chevaux permettent par ailleurs d’intervenir sur des talus instables, difficilement praticables pour des engins mécaniques.
- Les prochaines étapes : Les chevaux s’apprêtent à œuvrer sur de nouveaux secteurs, près de Caen.
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