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Mieux consommer et mieux produire sont des pratiques essentielles inscrites au cœur de notre activité. En valorisant l’immense gisement de matières issues des voies ferrées, nous conjuguons engagement responsable et recherche d’efficacité économique.

Rien ne se perd, tout se transforme

Nous nous sommes engagés dans une stratégie ambitieuse d’économie circulaire dès 2015. Les opérations de maintenance et de modernisation des lignes ferroviaires génèrent des quantités importantes de matériaux extraits des voies (rails, ballast, traverses, petits matériels…). Les enjeux de réemploi et de recyclage associés à ces produits de dépose sont donc considérables. 

Nos engagements

Les 2 millions de tonnes de produits que nous retirons du réseau chaque année deviennent des gisements de matières exceptionnelles. En 2020, nous nous sommes fixé un objectif à moyen terme : réduire de 25 % les émissions carbone liées au cycle de vie de nos matériaux d’ici à 2030. De cet objectif, découlent des actions prioritaires comme l’amélioration des taux de collecte et du tri des produits de dépose. L’enjeu pour 2025, concernant cette action, est d’assurer la collecte de 100 % des matériaux structurants de la voie (rail, ballast, traverses, fils de contact de caténaire), dans le but de leur donner une seconde vie (réemploi, réutilisation ou recyclage). Nous allons ainsi:

  • Augmenter le réemploi des produits de dépose et diminuer les surstocks pour contribuer à notre performance industrielle ;
  • privilégier la valorisation matière des produits de dépose non réemployables plutôt que leur valorisation énergétique, quand cela est possible.

Notre enjeu

Passer d’une gestion des déchets à la gestion d’un capital matière sur les 100 millions de tonnes de produits qui composent le réseau.

Les chiffres de l'économie circulaire en 2024

  • 5,4%

    des rails posés en voie sont issus du réemploi

  • 69,5 M€

    de valorisation de matières

  • 100%

    des rails non réemployés recyclés, soit environ 163 000 tonnes

  • 50 535t

    de rails refondus en rail

  • 221 000 t

    de CO2 économisées

  • 375 000 t

    de ballast réemployées soit 22% du ballast mis en voie

Le ballast

Le ballast représente notre premier produit de dépose avec 1,7 million de tonnes retirées des voies structurantes en 2024. Lors des chantiers de suite rapide (des trains usines qui remplacent la voie ferrée rapidement), environ 30% du ballast est réemployé directement par les trains usines. Depuis 2022, une partie du ballast est traitée en base arrière, en vue d’un réemploi. La partie résiduelle est, quant à elle, réutilisée par des entreprises du BTP, en sous-couche routière.

Comment réemployons-nous le ballast ?

Photo gros plan sur du ballast

Les traverses

Les traverses béton déposées encore en bon état sont idéalement réemployées. Une fois leur cycle de vie achevé, elles sont concassées pour servir en sous-couche routière ou dans les infrastructures d’assainissement. Les traverses en bois créosotées que l’on dépose sont soit réemployées sur le réseau ferré, soit valorisées en cogénération énergétique.

Photo gros plan sur les traverses

Le cuivre

En 2024, nous avons envoyé 932 tonnes de cuivre en recyclage. 2 166 tonnes si on ajoute les câbles composées d'un mélange de cuivre et de plomb. Nous engageons un projet d’innovation afin de développer une boucle courte du cuivre des caténaires. L’objectif est que, demain, nos câbles de caténaire soient fabriqués à partir de vieux câbles.

Images de câbles en cuivre

Les rails

Le saviez-vous ?

Les rails sont des tronçons en acier liés entre eux par des éclisses ou soudés les uns aux autres. En 2024, 163 000 t de rails ont été fondus en aciérie – soit 2 966 km de rails. Cela représente 1 % des métaux ferreux valorisés en France. Il s'agit d'une matière secondaire de qualité, le rail étant composé d'acier pur.

Les rails décarbonés

Photo gros plan sur des rails

Nos laboratoires dédiés à l’économie circulaire

Afin d’accélérer notre démarche d’économie circulaire, nous avons créé trois véritables laboratoires de recherche sur le réemploi et le recyclage des matériaux du ferroviaire.

La carrière artificielle de Miramas

Idéalement situé sur l’arc méditerranéen, le site de Miramas permet d’alimenter une partie des besoins en granulats des régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Occitanie. Desservi par trois voies ferrées, ce site a pour vocation première la préparation de ballast de réemploi ; mais d’autres activités sont en développement : le réemploi des produits en surstocks de grande dimension, la valorisation des traverses en béton...

La carrière artificielle de Miramas

La recyclerie de Beaune

Il existe dans l’entreprise des surstocks de matières et petits matériels, comme les butées Nabla (pièces en plastique garantissant l’écartement et l’isolation entre le rail et la traverse en béton), le matériel de signalisation ferroviaire et télécoms, les vis, écrous, attaches… qui occasionnent des problèmes de place et de gestion. Afin de gérer ces reliquats de produits neufs issus de chantiers, les stocks dormants et les produits d’occasion, un site d’un nouveau genre a ouvert ses portes en 2020 à Beaune. 

Cette recyclerie récupère, identifie, trie et reconditionne les reliquats. Les produits encore neufs sont envoyés à notre stock national et les produits d’occasion sont gardés à Beaune. Ces derniers alimentent l’activité d’un « laboratoire d’économie circulaire », démonstrateur d’industrialisation du réemploi ferroviaire.

Avec une meilleure connaissance des produits, c’est-à-dire de leur « démontabilité », leur recyclabilité et leur réparabilité, ce démonstrateur a pour vocation de nourrir la réflexion vers une usine 4.0 : connectée, intelligente, circulaire, plus sobre... Soit en phase avec les enjeux des marchés et de la transition énergétique. Les fondements de ce laboratoire sont la conformité technique et réglementaire ainsi que la pertinence économique, permettant de tendre vers le zéro déchet.

Une recyclerie ferroviaire à Beaune

Lille La Délivrance, centre d’écologie industrielle territorial

Un laboratoire d’économie circulaire Lille La Délivrance se met en place pour développer une chaîne d’approvisionnement durable des produits de dépose ferroviaire et de déconstruction des bâtiments dans le Nord de la France. Ce projet est soutenu par l’État, au titre du Programme d’investissements d’avenir (PIA), et par la Région Hauts-de-France. Il est initié par SNCF Réseau et le pôle de compétitivité Team2 et s’appuie sur un partenariat d’entreprises locales, composé de petites et moyennes entreprises, de grands groupes et d’un laboratoire de recherche universitaire aux compétences complémentaires : Cantaur (entreprise de recyclage et de négoce de matériaux), Cimes (bureau d’ingénierie spécialisé en simulation numérique), Eqiom (entreprise de fabrication de matériaux de construction), Ikomobi (agence web et d’applications mobiles), le Laboratoire génie civil et géo-environnement (LGCgE) de l’Université de Lille et Rabot Dutilleul (groupe de BTP français). 

Pendant trois ans, les entreprises réunies développent : un centre de valorisation des matériaux issus du ferroviaire et du bâtiment, un marché commun qui permettra aux entreprises du ferroviaire et du bâtiment de se fournir en matériaux de réemploi, des actions de sensibilisation des professionnels et du grand public aux bénéfices du déploiement de l’économie circulaire. Le centre d'écologie industriel (CEI) a, par ailleurs, alimenté en ballast les travaux de suite rapide autour de l’agglomération lilloise à l’été 2022. Ce sont près de 58 000 t de ballast retraité qui sont sorties du CEI de Lille en 2024. 

Le centre d'écologie de Lille la délivrance