Comment avez-vous vécu la crise du covid-19 ?
Nous avons été impactés, comme tous les chantiers. Mais avec assez peu de retard, puisque nous avons repris les travaux avant la fin du confinement, dans le respect des gestes barrières pour nos équipes et bien sûr avec l’accord des autorités publiques. C’était essentiel : nos travaux conditionnent toute la réalisation du PEM et il est difficilement envisageable de ne pas tenir nos engagements sur le calendrier.
Je suppose que vous avez mis les bouchées doubles…
Nous étions organisés pour travailler de toute façon jour et nuit. Nous avons pu avancer en essayant de produire le moins de nuisances possible, notamment le bruit des engins. Par exemple, nous avons travaillé en relation constante avec l’hôtel Mercure situé à proximité immédiate de la gare, pour accorder au mieux nos plannings travaux avec ceux de la location des chambres.
Les travaux menés par SNCF Réseau ont mobilisé combien de personnes ?
Environ une centaine, 40 % sur la phase préparatoire de la gare mezzanine, 60 % sur la libération des emprises ferroviaires au sud. Avec une variété importante de métiers, des fonctions administratives et comptables jusqu’aux compagnons sur le terrain, en passant par les ingénieurs, les spécialistes de la signalisation, de l’énergie électrique ou des télécommunications (avec un renfort national spécifique pour ce dernier cas). Mais tout a été géré et piloté directement par SNCF Réseau Bretagne - Pays de la Loire, en étroite collaboration avec les architectes, les bureaux d’études, les autres entités SNCF…
Revenons sur le premier projet, en « cœur de gare » : la préparation et l’accompagnement des travaux de la gare mezzanine.
Cette mezzanine – une vraie rue commerçante – a été construite au-dessus des voies ferrées et des quais, alors que circulaient trains et voyageurs. Sa construction nécessitait de préparer le terrain et de l’accompagner « au fil de l’eau », à mesure qu’elle progressait. Par exemple, il a fallu adapter les quais, notamment leur hauteur, pour permettre l’accès des engins de construction. Ou déplacer ponctuellement les caténaires, les éléments de signalisation, ou encore les réseaux électriques et de télécommunication sous les quais. Adapter l’éclairage, etc. Au total, nous avons géré dix phases successives du plan de voies !
Est-ce terminé ?
Quasiment. Nous procéderons en septembre aux derniers essais de signalisation ferroviaire.
Et l’autre partie, la libération des emprises ferroviaires au sud de la gare ?
C’est une partie très intéressante, ne serait-ce que parce qu’elle concerne un périmètre qui dépasse, et de loin, celui que connaît le public. Et aussi parce que ces travaux se passent en amont du projet global PEM, dès 2017. Il fallait commencer par eux pour pouvoir lancer le cœur de gare.
Par exemple ?
Nous avions des bâtiments au sud de la gare, hors du périmètre voyageurs, qu’il a fallu détruire. Leurs activités – vitales – ont été transférées plus loin. Par exemple le CREM [Centre de réparation des engins motorisés], c’est-à-dire l’atelier de maintenance des voies, de la signalisation, des caténaires, des engins ferroviaires, qui occupe une centaine de techniciens 24 heures sur 24, est désormais installé dans deux superbes bâtiments modernes, en bois naturel, sur notre site de La Moutonnerie.