80 % des Français vivent désormais en zone urbaine et 1,5 million d’habitants supplémentaires sont attendus dans les grandes métropoles régionales à l’horizon 2030. Comment répondre aux besoins de mobilités que la croissance des villes va engendrer tout en diminuant les émissions carbones ? En doublant « la part modale du transport ferroviaire autour des grands pôles urbains d’ici dix ans », a indiqué le ministre en recevant le rapport des mains de Matthieu Chabanel. Le chemin de fer – économe en espace et en énergie, respectueux de l’environnement – a en effet tous les atouts pour être la colonne vertébrale des offres de transports que les grandes métropoles mettront en place à l’avenir.
Pour le directeur général délégué de SNCF Réseau, le rapport sur les « services express métropolitains » (SEM) doit servir de point de départ à cet ambitieux projet : « Il faut connaître les besoins de service des différents territoires avant de construire des infrastructures nouvelles. » SNCF Réseau invite donc les Régions et les grandes agglomérations françaises intéressées à définir le niveau de service qu’elles envisagent, de façon à mettre en œuvre une stratégie d’investissement cohérente, combinant déploiement de solutions technologiques et aménagement d’infrastructures.
Trains fréquents, haltes judicieuses et articulation multi-modale
Le rapport propose d’ores-et-déjà de nombreuses indications sur les caractéristiques de ces futurs services express métropolitains. Ils devront proposer une offre adaptée et de qualité : trains fréquents sur de larges plages horaires, haltes aménagées au plus près des besoins et bonne articulation avec les autres modes de transports, billet commun à la clé. Le matériel roulant sera capacitaire, avec de bonnes performances de freinage et d’accélération pour pouvoir multiplier les arrêts sans perte de temps. Enfin d’importants travaux seront à réaliser sur les étoiles ferroviaires, qui n’ont pas pour l’heure la capacité d’accueillir des services express métropolitains. « Ce rapport permettra d’utiliser utilement les 30 millions d’euros que nous avons mobilisé dans le plan de relance pour étudier ces nouveaux services », s’est félicité Jean-Baptiste Djebbari. Cette enveloppe s’ajoute aux 4,7 milliards d’euros du volet ferroviaire du plan de relance. Le Ministre a fixé par ailleurs « à l’horizon 2023-2024 la mise en œuvre des premiers travaux. » Bordeaux, Strasbourg, Marseille, Nice et Grenoble disposent déjà de véritables projets. Une vingtaine de grandes métropoles et autres agglomérations sont en passe de leur emboîter le pas.