Arnaud RIEUTORT, Directeur Commercial du port de Sète, présente les ambitions portées par le port de Sète et la Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée pour faire du port un hub ferroviaire majeur.
Pouvez-vous nous présenter le port de Sète ?
Le port de Sète peut être caractérisé en trois points : il est le second port décentralisé en France après Calais, second port en eaux profondes en Méditerranée Française et la propriété de la Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée depuis 2007. Le port de Sète est reconnu pour sa polyvalence et sa flexibilité dans le paysage portuaire français.
En 2021, le port a traité plus de 4,8 millions de tonnes de marchandises et 230 000 passagers. Sur une surface de 200 hectares, le port offre une large palette de services portuaires pour l’ensemble des opérateurs logistiques (stockage, entreposage, report modal..)
Aujourd’hui, le port de Sète offre plusieurs lignes régulières à destination de la Turquie, de l’Afrique de l’Ouest et du Maroc et les armements représentés sont les compagnies DFDS, Baléaria, GNV, Grimaldi et Neptune Lines.
Quelles sont les ambitions du port de Sète ?
Le port a pour ambition de contribuer au développement économique de son territoire en étoffant son offre de services maritimes et de services associés dédiés à la logistique.
Le premier objectif est de faire du port de Sète un véritable « hub » roulier en Méditerranée occidentale en s’appuyant sur ses services actuels avec la Turquie (4 escales semaine et bientôt 5) pour progressivement les étendre vers d’autres destinations telle que l’Afrique du Nord.
Ensuite, le port souhaite consolider sa polyvalence en développant de nouveaux trafics dans le secteur du vrac, des passagers et des marchandises diverses, en investissant massivement dans de nouveaux outillages au cours de ces 5 dernières années.
Quelle place occupe le mode ferroviaire dans les pré/post acheminements portuaires ? Quels sont les trafics (tonnages, liaisons, types de marchandises…) ?
Le report modal ferroviaire devrait passer rapidement de moins de 10% à 20% grâce à la livraison récente de la nouvelle plateforme ferroviaire ( de 6h ). Cette plateforme va permettre de développer les services d’autoroutes ferroviaires longues distances à destination du Nord Europe. A ce jour, le port offre 2 services par semaine à destination de Cologne et projette d’ouvrir prochainement un nouveau service vers Calais.
Le mode ferroviaire concerne des marchandises vracs, tels que le ciment Clinker et le charbon coke, mais également le chargement de remorques et de conteneurs.
Le port de Sète a récemment désigné VIIA pour la gestion opérationnelle de la nouvelle plateforme multimodale rail-route, vi un appel d’offres. En complément CARGOBEAMER a lancé le 24 mars 22 un service ferroviaire entre Sète et Cologne. Le ferroviaire semble être un levier de développement des trafics portuaires. Quels sont les objectifs du port en matière ferroviaire ?
Le ferroviaire est un moteur de développement considérable pour les ports. Une place portuaire est un des maillons de la supply chain qui nécessite une forte connectivité terrestre pour être attractive et compétitive.
Attribuer cette gestion opérationnelle à VIIA permet d’accompagner le développement des services DFDS avec la Turquie en chargeant à la fois les remorques préhensibles et les conteneurs via du P400 et les remorques non préhensibles, avec la technologie des wagons pivotant de Lohr.
Le port de Sète devient progressivement un Hub logistique pour DFDS et de nouveaux flux opérés à ce jour à Trieste devraient venir à Sète. En effet, notre site ne présente pas de congestion grâce à ses capacités foncières existantes et la possibilité d’opérer des trains de plus de 700m, contrairement à l’Italie où la limite est de 450 m. La massification est la clé de ce développement.
Quelles sont vos attentes vis-à-vis de SNCF Réseau pour le développement du port de Sète ?
La plateforme ferroviaire a été financé à hauteur de 10 millions d’euros par la Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée et le port de Sète. VIIA devrait apporter 10 millions supplémentaires pour l’aménagement opérationnel de la plateforme et la mise en place du système de technologie horizontale Modalhor. Au total, la plateforme dispose de 3 voies de plus de 350 m sur 6ha qui permettent d’assurer à minima 6 services hebdomadaires.
Nous attendons de SNCF Réseau un accompagnement pour nos objectifs de croissance en facilitant la réservation de sillons et l’aménagement des corridors français en standard P400, notamment à destination de Paris où il existe un fort potentiel de développement.