SNCF Réseau, un acteur majeur de l’acheminement des TGV sanitaires

Article

Publié le Mis à jour le

Entre fin mars et mi-avril, près de 200 patients de l’Est de la France et de l’Île-de-France ont été transportés vers les hôpitaux des régions Nouvelle Aquitaine, Pays de Loire et Bretagne à bord de 10 TGV sanitaires*. Répondant à une demande de la Direction Générale de la Santé, ces transferts ont été rendus possibles par l’organisation mise en place par les équipes de SNCF Réseau. Explications.

Jeudi 26 mars, 11 heures. Le premier train médicalisé quitte la gare de Strasbourg à destination d’Angers et Nantes. A son bord : 20 malades du Covid-19. Une première européenne, programmée à peine 48H plus tôt et qui a nécessité un grand nombre d’intervenants. L’opération est un succès. Depuis, ce sont près de 200 patients de l’Est de la France et de l’Île de France qui ont pu être transportés vers les régions Nouvelle Aquitaine, Pays de Loire et Bretagne. « Si tout s’est très bien passé jusqu’à présent, il convient de rester prudents même si l’on peut souligner l’engagement sans faille des équipes » souligne Pierre Meyer, Directeur National des Opérations chez SNCF Réseau. Et d’ajouter « lorsque les hôpitaux de l’Est de la France ont commencé à être saturés en raison de la crise sanitaire du coronavirus, nous pensions que nous allions être sollicités rapidement. En effet, nous avions déjà réalisé l’an dernier un exercice de grande ampleur et en conditions réelles pour faire circuler un train médicalisé à la suite d’une simulation d’attentat en région Grand Est. Pour la petite histoire, ce train avait été baptisé Chardon, en référence à la devise du duc de Lorraine : « Qui s'y frotte, s'y pique ». Nous avons gardé ce nom pour les TGV médicalisés, avec Chardon 1, Chardon 2, Chardon 3… ».

Parer à toute éventualité 

C’est une organisation inédite qui a été mise en œuvre afin de garantir fiabilité et robustesse aux circulations demandées par les Autorités de Santé. Une attention toute particulière a été apportée aux sillons qui ont été tracés « sur mesure » pour les besoins du SAMU, avec une vigilance toute particulière, notamment en ce qui concerne les conditions d’ouverture des gares, des postes d’aiguillage, mais aussi le pré-positionnement des diesels de secours et de leur rapidité d’intervention. Pour parer à toute éventualité lors de chaque transfert sanitaire, les dispositifs de crise régionaux concernés sont activés et les équipes d’astreinte sont pré-positionnées sur l’ensemble du parcours emprunté par le TGV. 

 

Les équipes d’intervention de SNCF Réseau ont été prépositionnées sur les itinéraires des TGV sanitaires pour intervenir rapidement si besoin. Ici, en amont de la gare de Massy TGV au passage d’un TGV reliant Strasbourg à Bordeaux.

 

Partenariats et Méthodes

SNCF Réseau travaille également avec ses partenaires pour assurer l’acheminement des TGV sanitaires. Le gestionnaire d’infrastructure veille avec RTE à ce que la stabilité de l’alimentation électrique soit assurée sur l’ensemble du trajet et organisent, en coopération avec la gendarmerie, une présence et une surveillance spécifique de certains passages à niveau situés sur l’itinéraire en dehors du réseau à grande vitesse. SNCF Réseau s’assure également que les Services Départementaux d’Incendie et de Secours (SDIS) mettent en préalerte du personnel et du matériel d’appui. Police et gendarmerie complètent ce dispositif qui permet une intervention immédiate en cas, par exemple, d’arrêt intempestif d’un TGV sanitaire. « Des modes opératoires précis ont été mis en place, avec check-lists et chronogrammes, permettant à tous les acteurs de suivre la préparation des plans de transport. Dans ce genre d’opérations, la bonne gestion des interfaces est primordiale et une solution doit avoir été préparée à l’avance pour pallier tout dysfonctionnement susceptible de se produire » explique Daniel Maleval, qui supervise l’organisation des acheminements des TGV sanitaires en tant que coordonnateur opérationnel Réseau. Enfin, les coordonnateurs de SNCF Gares & Connexions organisent sur le terrain les plans d’embarquement et de débarquement des malades, la gestion des flux et du stationnement des ambulances en concertation avec le SAMU. Ils suivent également la préparation et le déroulement des opérations de transferts des patients.

Fierté collective

Une fois le train arrivé à destination, tous les agents qui ont contribué à l’opération, qu’ils soient agents de conduite, aiguilleurs, opérateurs de maintenance ou agents d’accueil (plus d’une centaine de collaborateurs sont mobilisés par TGV sanitaire) se disent « émus et fiers » d’avoir contribué à la prise en charge des patients, tout en saluant l’engagement du personnel hospitalier. « Nous ne sommes qu’un maillon de cette chaîne, souligne l’un d’eux. Les personnels soignants restent le fer de lance de cette lutte au quotidien, et surtout aidons-les en respectant les gestes barrières et le confinement ».


* Ces TGV sanitaires sont constitués chacun de deux rames : en tête la rame bouclier transportant le personnel d’accompagnement SNCF (agents de train, cadre traction, agent dépanneur TGV) et en queue la rame transportant les malades et le personnel soignant. Ce train est précédé d’un train ouvrant transportant des agents de l’Établissement logistique national et de l’Infrapôle afin de dégager la voie de tout obstacle éventuel. Le TGV médicalisé est suivi par un EMS (engin moteur de secours), c’est un engin thermique équipé d’un attelage de secours. Ces EMS sont positionnés à différents endroits du parcours (Rennes, St Brieuc et Auray pour la Bretagne)