30 à 40 minutes, voilà le temps moyen quotidien passé par les habitants des 10 premières métropoles françaises dans les embouteillages. Cette perte de temps considérable, entraînée par la congestion routière des villes, fait du train une réponse aux grands défis de la mobilité. Il est aussi un moyen de contribuer au développement durable et à la décarbonation des transports. Ces enjeux poussent de plus en plus de grandes métropoles françaises à s’intéresser aux RER métropolitains. Quand intervient SNCF Réseau ? Quel est son rôle dans le développement de ce transport ?
Un rôle de conseil et de maîtrise d’ouvrage
Les projets de RER métropolitains sont portés par la Région, la métropole concernée et l’État. SNCF Réseau tient le rôle de conseil auprès des différents acteurs publics. « Nous aidons nos partenaires à définir des ambitions de dessertes compatibles avec nos infrastructures puis nous étudions les aménagements et équipements qui seront nécessaires pour déployer et réussir le projet », précise Yann Freson, responsable du pôle stratégie nationale au sein de la Direction de la Stratégie et de la Performance de SNCF Réseau. L’objectif, dans un premier temps, est de pouvoir à court terme renforcer l’offre en utilisant le réseau d’infrastructure existant. Il s’agit notamment de proposer des trains supplémentaires en heure creuse, plus tôt ou plus tard dans la journée. Pour le plus long terme, les projets nécessitent bien souvent des travaux : modification de plan de voies, création de terminus périurbains, de haltes…, SNCF Réseau est maître d’ouvrage des investissements à réaliser. L’entreprise est aussi garante de l’entretien du réseau ferroviaire utilisé et reste en charge de l’exploitation quotidienne. « Nous sommes, avec les entreprises ferroviaires, responsables de la bonne circulation des trains et de leur ponctualité », complète Yann Freson.
Une offre intermodale
L’offre de RER métropolitain correspond à une hausse du nombre de TER en circulation, combinée aux autres transports de l’aire urbaine. Mais augmenter le nombre de trains en circulation n’est pas forcément suffisant pour donner envie aux utilisateurs de les emprunter. « La mise en place d’un RER métropolitain, c’est aussi l’intermodalité. Il faut réfléchir aux correspondances avec les transports urbains, aux parkings, à une tarification unique, aux pôles d’échanges… Tout le système est pensé en même temps. Nous associons également le lancement d’un RER métropolitain avec la mise en place de mesures d’accompagnement pour favoriser le report de la voiture vers le train, comme promouvoir la création de stationnement périurbain plus capacitaire, tout en préconisant un stationnement payant en centre-ville par exemple ou la réduction des accès routiers », explique Yann Freson. Un savant mélange entre facilitation de la mobilité et restriction de la capacité d’utilisation de la voiture afin de donner toutes ses chances au RER métropolitain.
Une quinzaine de projets en cours
En France, une quinzaine de projets est en cours, à des stades plus ou moins avancés. Entre Annemasse et Genève, le Léman Express circule depuis 2019. À Lyon, une nouvelle voie a été mise en service, en juin dernier, en gare de La Part-Dieu, qui permet d’améliorer la régularité des trains du quotidien de l’étoile ferroviaire lyonnaise. À Strasbourg, le service annuel 2023 bénéficiera de la mise en service d’une 4e voie entre la capitale alsacienne et Vendenheim à partir du 11 décembre. Quant à Bordeaux, la concertation sur le projet de RER s’est déroulée cet automne. Il n’y a pas l’ombre d’un doute, les RER métropolitains risquent fort de se multiplier dans les années à venir !