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1er client fret de SNCF Réseau dans les Hauts-de-France, ArcelorMittal mise sur le fret ferroviaire pour accompagner son développement. Rencontre avec Arnaud Desmonts, manager de projets stratégiques ArcelorMittal Flat Europe, qui nous explique les enjeux ferroviaires du leader mondial de la sidérurgie.

Arnaud Desmonts, vous êtes « strategic projects manager » pour ArcelorMittal Flat Europe. Expliquez-nous ArcelorMittal Europe et votre métier.

ArcelorMittal Europe - Flat Products produit des aciers de haute qualité pour l’automobile, le bâtiment, l’énergie, l’emballage et l’industrie. Avec 7 sites basés dans le « Cluster Nord », notre ancrage dans les Hauts-de-France est fort : nous sommes 6 600 salariés, dont 3 177 sur le site de Dunkerque. 

En charge des projets stratégiques pour la logistique au sain de la supply chain, je suis en relation étroite avec les entreprises ferroviaires, les usines de production et les gestionnaires d’infrastructure Européens. J’assure également la gestion de Steel Trak, qui gère un peu plus des 5 000 wagons du groupe. 

Quelles sont vos perspectives de développement ferroviaire ?

D’ici 2030, ArcelorMittal France s’est engagée à réduire de 35% ses émissions de CO2 et à atteindre la neutralité carbone à horizon 2050. Développer le fret ferroviaire est crucial. 

Le ferroviaire représente 80 à 90% du transport inter-usines. C’est énorme ! C’est aussi exigeant pour le système ferroviaire : la performance de notre production est étroitement liée à la régularité des trains. Nos principales liaisons partent de l’usine de Dunkerque afin d’alimenter les autres sites de production. La ligne Hesdigneul – Desvres nous permet par exemple de relier notre usine de Desvres. ArcelorMittal s’est engagée à prendre en charge financièrement l’entretien pluriannuel de la ligne. 

Notre souhait est de développer le ferroviaire pour l’acheminement de nos produits finis vers nos clients. Si tous les modes ont leurs atouts, le ferroviaire a un avantage certain : il permet de transporter des volumes bien plus importants. 

Nous devons désormais travailler collectivement pour que le ferroviaire puisse offrir des garanties en termes de qualité de service. Nous avons fixé un objectif à notre transporteur : que les wagons parcourent 600 km en 24 heures avec une franchise de 24h. Nous voulons prouver à nos clients que nous avons la capacité de développer des solutions performantes à travers une qualité de service irréprochable et une fiabilité d’acheminement de bout en bout. 

Pouvez-vous nous en dire plus sur vos projets à venir dans les Hauts-de-France ?

Nous développons de nouvelles lignes de production sur notre site de Dunkerque, afin de réduire nos émissions de CO2, grâce au réemploi de ferrailles. Ces ferrailles arriveront par voie maritime puis transborder pour être acheminer en usine par voie ferroviaire. Pour mener à bien ce projet, un faisceau ferroviaire de 4/5 voies doit être déplacé, pour lequel les études sont en cours. 

Autre projet majeur à venir, l’installation d’une nouvelle ligne de production d’acier électrique sur le site de Mardyck. Les capacités de stockage étant limitée sur place, nous visons à expédier principalement en mode ferroviaire à plus de 80% de la production. 

Nos rendez-vous trimestriels avec les équipes de SNCF Réseau nous permettent d’anticiper les chantiers. C’est très appréciable car il y a une véritable volonté de la part de SNCF Réseau de satisfaire et d’accompagner son client. 

En quelques chiffres...

  • 70

    C’est la quantité de tonnes d’acier que transporte un wagon, contre 20 tonnes dans un camion

  • 75 000

    C’est le nombre de camions évités grâce au transport ferroviaire dans le cadre du projet d'approvisionnement d'un peu plus de 1,5MT de ferrailles en mode maritime.

  • 90

    C’est le pourcentage du ferroviaire pour le transport inter-usines

  • 6 600

    C’est le nombre de salariés dans la région