Huit français sur dix vivent dans une métropole, ce qui constitue une tendance de fond de la société française, démarrée il y a un demi-siècle. De fait, les mobilités métropolitaines ont considérablement changé. Les rythmes de vie et les besoins individuels, familiaux et professionnels ne sont plus les mêmes, entraînant de nouvelles exigences, notamment pour l’environnement et le climat, dans des territoires qui atteignent leurs limites – physique et financière - en matière de réseaux routiers et de développement des transports en commun. Le ferroviaire devient une solution pour répondre à ces défis. Reste à concevoir, en collaboration avec les partenaires, notamment la Région et la Métropole, les modalités pour y parvenir rapidement.
Un atout : le réseau ferré existe déjà dans les aires urbaines. Cela évite des investissements lourds en infrastructure. L’exemple de l’aire urbaine nantaise est à cet égard significatif : le réseau est très utilisé aux heures de pointe, le matin et le soir, mais reste sous-utilisé dans la journée. Il en va de même pour le parc du matériel roulant. Il est tout à fait possible de développer l’usage de ces moyens existants, en créant de façon progressive, un service fréquent et régulier au service des habitants de la zone urbaine de Nantes.
S’agit-il de créer un RER nantais ?
Le SEM se distingue du RER d’Ile de France, qui est une spécificité parisienne et dispose de voies dédiées. Il s’agit comme lui d’un service ferroviaire à haute fréquence et cadencé, qui appelle des conséquences multiples, tant sur le plan technique que sur ceux de la gouvernance, du modèle économique, des investissements et bien sûr la prise en compte de l’impact environnemental. D’autres modèles sont à considérer, notamment les modèles suisse ou suédois, ou encore le pionnier allemand S-Bahn, qui a conservé une belle avance en matière de train express urbain. Créer un modèle nantais implique d’étudier son périmètre géographique pertinent autour du bassin de vie de Nantes, sans oublier la desserte de l’aéroport Nantes-Atlantique.
Le cap a été fixé par l’État au travers de la loi et de certains financements mis à disposition. SNCF Réseau, est prêt à s’impliquer au service des collectivités et à agir avec elles. Nous n’en sommes qu’au tout début. Si aujourd’hui la part du ferroviaire, inférieure à 10 %, est encore faible dans les déplacements urbains, le SEM peut vite devenir la solution idéale pour le développement inéluctable de ces territoires d’avenir. Une solution écologique, de moindre emprise sur l’espace public, économique. Qui dit mieux ?