En 2022, ce sont près de 1955 évènements qui ont impacté 10 328 trains, engendrant 265 289 minutes de retard. Pour les éviter, des dispositifs sont en cours d’expérimentation, notamment en Bourgogne-Franche-Comté.
Pourquoi mettre en place des dispositifs anti-collisions ?
Anne Petit : La protection de la biodiversité est au cœur de la politique environnementale de SNCF Réseau, et la régularité est un axe prioritaire de l’orientation clients. Les collisions avec la faune ont un impact important sur la régularité et la sécurité des trains, surtout à l’automne et au printemps, deux saisons de forte activité pour les animaux. Nous avons donc lancé plusieurs expérimentations pour permettre à la faune sauvage de se déplacer, tout en préservant la sécurité des circulations.
Véronique Bon : En Bourgogne-Franche Comté, nous dénombrons 149 collisions avec des animaux en 2022, avec plus de 20 000 minutes perdues. Nous testons donc plusieurs dispositifs pour empêcher la faune de traverser les voies lors des passages des trains.
Que fait-on concrètement ?
A.P. : Les territoires, aidés des Fédérations régionales de chasseurs, identifient les zones d’intervention prioritaires puis cherchent des solutions adaptées. Nous suivons toutes les expérimentations menées dans ces régions et en particulier, en Bourgogne-Franche-Comté, afin d’évaluer leur potentiel de déploiement à l’échelle nationale. Ainsi, une doctorante travaille actuellement sur l’effarouchement acoustique des grands mammifères et cherche à produire des sons de synthèse que nous pourrions ensuite ajouter à un dispositif d’effarouchement testé en Bourgogne-Franche-Comté.
Une autre thèse est également en cours sur les continuités écologiques terrestres (identification et cartographie des points chauds de passage des animaux) afin de prioriser les investissements. Il n’y a pas d’obligation réglementaire mais nous nous sommes engagés dans l’amélioration de la transparence de notre infrastructure.
V.B. : Parmi les zones les plus accidentogènes de Bourgogne-Franche-Comté, nous avions relevé le triage de Gevrey-Chambertin. Des sangliers avaient élu domicile dans un petit bois en plein cœur du site. Nous avons réduit la zone boisée et avons beaucoup moins d’incidents depuis. La maîtrise de la végétation peut parfois suffire. Quand ce n’est pas le cas, nous testons d’autres dispositifs comme les STRAILgrid®*, des tapis en pneu recyclé qui empêchent le passage des ongulés (sangliers, chevreuils…) avec leurs pyramides de différentes hauteurs.