Pour comprendre les enjeux de ce projet, Charles LOPEZ, chef du pôle FRET au sein de la Direction Territoriale Occitanie répond à vos questions.
Pouvez-vous présenter le projet de développement du fret ferroviaire du port de Port-La-Nouvelle ?
La Région Occitanie souhaite faire du port de Port-La-Nouvelle une plateforme performante pour accueillir des bateaux plus capacitaires ainsi qu’une base arrière pour l’assemblage des éoliennes off-shore flottantes, s’inscrivant ainsi dans la perspective de son ambition de devenir la première Région à énergie positive avant 2030. Ce développement a pour conséquence une augmentation du trafic ferroviaire dans le port mais aussi vers le Réseau Ferré National (RFN).
Pour rappel, Port-La Nouvelle est un port qui appartient à la région Occitanie et dont la gestion est confiée depuis mai 2021 à une société d’économie mixte (SEMOP) dont 49% sont détenus par la Région et la caisse des dépôts, et 51% par un consortium dont Euroports détient 10%.
La Région a créé cette SEMOP pour porter un projet très ambitieux de développement. Le projet, d’un montant de 300 millions d’euros, concerne la construction d’une nouvelle infrastructure portuaire en capacité de recevoir de plus grands navires et d’augmenter les zones de manutention et de stockage.
Plus particulièrement sur le (RFN), le projet de renforcement de la desserte ferroviaire du port de Port-La-Nouvelle vise à accompagner le développement du réseau ferré portuaire, sous responsabilité de la Région, mais également la création des ouvrages permettant un meilleur raccordement entre le port et le RFN ; c’est là qu’intervient SNCF Réseau.
Quels sont les enjeux économiques et ferroviaires du port de Port-La-Nouvelle pour SNCF Réseau et ses clients ?
La stratégie commerciale est de faire entrer le port de Port la Nouvelle dans une nouvelle ère avec des investissements d’envergure.
Les accès maritimes seront nettement améliorés. Après travaux des navires jusqu’à 80 000 t de port en lourd pourront accoster : passage de 9 à 16 m de hauteur d’eau. Les surfaces foncières disponibles pour la manutention, le stockage seront augmentées de 150 ha (de 60 à 210 ha).
Port la Nouvelle ne dispose pas d’accès fluvial. Le mode ferroviaire est donc la solution pour expédier les marchandises depuis / vers le port. La croissance du port sera ferroviaire. A l’horizon 2035, l’activité ferroviaire devrait être multipliée par 10.
On voit que le lien entre le port et le RFN est fort. C’est pour consolider le partenariat entre la Région et SNCF Réseau que nous avons décidé de mettre sur pied ce protocole. Il nous permettra de travailler en confiance et en synergie afin de créer les conditions de réussite. Car il y a de nombreux trafics à la clé pour SNCF Réseau.
Quelles sont les étapes clés qui ont jalonné la co-construction de ce protocole ?
En juillet 2021, lors d’un comité de pilotage présidé par Jean-Luc GIBELIN (vice-président transport à la Région Occitanie), le projet de développement du fret ferroviaire du port a été présenté. Après de nombreux échanges, nous sommes arrivés à un consensus avec la Région qui s’est traduit par la rédaction d’un protocole. Celui-ci a été adopté lors de la Commission Permanente de la Région Occitanie le 10 décembre 2021. Le processus de signature du protocole est en cours.
Quelles sont les actions prévues au protocole pour SNCF Réseau ?
SNCF Réseau va contribuer au projet de développement du fret ferroviaire du port à travers deux lots :
- le diagnostic de l’infrastructure RFN permettant l’interface avec le port et de la capacité existante, d’une part ;
- les études visant à définir les adaptations nécessaires à l’augmentation de la capacité sur le RFN (périmètre géographique élargi) en lien avec les aménagements portuaires et la croissance de trafic fret induite, d’autre part.