2022, une année cruciale pour le Réseau Transeuropéen de Transport
Au cœur des échanges, la révision du Règlement européen n°1315/2013 portant sur le Réseau Transeuropéen de Transport (RTE-T / TEN-T).
En 2021, la Commission européenne a publié une révision de ce règlement, qui impose aux États des obligations en matière d’équipement de leurs infrastructures et ouvre la voie au programme de subventions européennes Connecting Europe Facility (CEF). Cette révision vient modifier la consistance du réseau concerné en France (exclusion / inclusion de segments du réseau) et imposer au réseau RTE-T français (17 000 km) de nouvelles obligations en termes d’équipement, de performance et de nouveaux délais de mise en œuvre. Elle propose par ailleurs de nouvelles dispositions visant à améliorer les connexions entre les villes, les citoyens et les entreprises. En 2022, cette proposition est en cours de discussions au sein du Parlement européen et du Conseil de l’Europe.
La participation attendue de SNCF Réseau
Le ferroviaire étant un maillon clé du Réseau Transeuropéen de Transport (RTE-T), SNCF Réseau a été invité à participer à deux tables rondes cette année. Alain Quinet, Directeur général exécutif Stratégie et Affaires Corporate est intervenu sur le sujet " Accélérer le transport ferroviaire de voyageurs", notamment sur le transport international longue distance et leurs défis spécifiques, liés à la concurrence avec les autres modes de transport (voiture, avion). Luc Lallemand, Président-directeur général de SNCF Réseau, a quant à lui pris la parole au cours de la première session plénière sur le thème « Vers un réseau de transport plus vert et plus résilient », aux côtés de représentants de l’Union européenne, de collectivités et d’entreprises.
Doubler le Fret ferroviaire et multiplier par trois le transport ferroviaire de passagers
« En tant que membres de la communauté ferroviaire, nous partageons l'objectif commun d'un transport neutre en carbone sur notre continent. Deux réalisations concrètes peuvent contribuer à rendre cela possible, qui font partie à la fois de la stratégie européenne et de la stratégie nationale française : doubler le fret ferroviaire et multiplier par trois le transport ferroviaire de passagers. Nous devons aussi être conscients que le Green Deal n'est pas un « business as usual » : c’est le projet le plus ambitieux pour les transports depuis des décennies, pour répondre à l’urgence de la crise climatique ».
Luc Lallemand, Président-directeur général de SNCF Réseau
Les vingt prochaines années seront déterminantes pour relever les défis du Green Deal. Parmi les nombreuses actions à mener : le renouvellement des infrastructures, technologies et pratiques du réseau ferroviaire européen. Pour Luc Lallemand, « Si nous voulons faire du transport ferroviaire l'épine dorsale d'un transport décarboné, les gouvernements nationaux et l'Union européenne doivent opérer des choix clairs dans l'allocation des ressources ».
Objectif interopérabilité : poursuivre le déploiement de l'ERTMS
« Nous devons travailler au sein de l'ensemble de la communauté ferroviaire pour améliorer l'interopérabilité au-delà de la question de l'infrastructure physique, numériser nos opérations et services, optimiser et harmoniser les processus et pratiques communs, offrir de nouveaux services commerciaux… », a souligné Luc Lallemand. Dans ce contexte, l’ERTMS (European Rail Traffic Management System), système de signalisation nouvelle génération, fait partie des innovations conçues pour améliorer la haute performance du système ferroviaire européen et son interopérabilité. Destiné à remplacer les nombreux systèmes de signalisation actuellement en service en Europe, l’ERTMS permettra aux trains de circuler à travers l’Europe en utilisant un même système. « À l’heure actuelle, il y a 1066 km d’ERTMS déployés sur le réseau ferré national », indique Sébastien Derrier, responsable de la Signalisation ERTMS à la Direction de la Stratégie et de la Performance de SNCF Réseau. « Nous espérons obtenir des financements complémentaires. »
Zoom sur le Quality Circle Operations (QCO) Lyon-Bettembourg
Le 28 juin était aussi la journée des corridors. Le corridor de fret Mer du Nord Méditerranée (RFC NSM) a présenté à cette occasion une réalisation : le projet Quality Circle Operations (QCO). Lancé en 2020 pour améliorer la ponctualité départ et la régularité en ligne d’un trafic de fret international, le projet QCO consiste à suivre une rotation quotidienne entre le terminal de Bettembourg et le Port Edouard Herriot à Lyon. En réunissant tous les acteurs du corridor de fret (les terminaux concernés, SNCF Réseau, l’entreprise CFL, le corridor NSM…), ce projet a permis de gagner 20 points de régularité, au bénéfice des clients.
« L’objectif est de faire du QCO un projet de référence pour essaimer sur d’autres territoires et d’autres trafics. Avec ce projet, nous avons réussi à créer une communauté qui dans un monde concurrentiel se retrouve pour faire système autour d’un objectif commun »
Marie-Anne Menguy, Responsable Exploitation et Investissements RFC NSM.