Rapport Accessibilité 2019 - SNCF

Carole Guéchi directrice de l’accessibilité AU TOURNANT

2019 restera pour le groupe ferroviaire SNCF une année de transition. L’amorce de modifications structurelles, l’arrivée d’une nouvelle équipe dirigeante, l’esquisse d’une nouvelle stratégie, d’un nouveau projet d’entreprise. Période transitoire aussi pour l’accessibilité depuis que la loi pour un nouveau Pacte ferroviaire a acté, courant 2018, le transfert de cette mission de service public de la maison mère à SNCF Réseau.

Le gestionnaire d’infrastructure aura désormais le rôle de garant du bon niveau d’accessibilité du système ferroviaire français au bénéfice de tous les transporteurs de voyageurs. À charge, pour lui aussi, de les associer à la stratégie d’amélioration continue et à la dynamique de co-construction assurée avec les associations représentatives des personnes en situation de handicap ou à mobilité réduite. Cette démarche partenariale pour l’accessibilité du transport ferroviaire existe depuis plus de 15 ans. Elle est devenue un élément essentiel dans l’engagement social et environnemental du groupe SNCF.

Au deuxième semestre, la Direction de l’Accessibilité a assuré le transfert opérationnel de la mission, des équipes référentes et des dossiers en cours. Elle a permis un accostage en phase avec la stratégie et l’organisation de SNCF Réseau. Un redécoupage des périmètres entre SNCF Réseau et sa filiale Gares&Connexions avec, à la clé, un transfert de la maîtrise d’ouvrage des travaux d’accessibilité, a également pris forme. Mais, par- delà les changements de statut et les évolutions techniques, l’engagement pour une meilleure accessibilité de la chaîne de transport ferroviaire dans le but de faciliter les déplacements des personnes fragiles restent dans l’ADN de toutes les entités constitutives du nouveau groupe public unifié.

Ce que dit la Loi

La Loi pour un nouveau pacte ferroviaire de juin 2018 entérine la création, au 1er janvier 2020, d’un groupe public unifié dans le domaine du transport ferroviaire et de la mobilité. Celui-ci réunit les anciens Épic SNCF, SNCF Mobilités et SNCF Réseau, ainsi que leurs filiales. Cette loi repose sur 4 piliers :

• Le changement de structuration du Groupe qui retrouve sa forme originelle de société avec l’État pour unique actionnaire.
• L’assainissement financier du Groupe (reprise de la dette par l’État à hauteur de 35 milliards d’euros) afin d’augmenter ses capacités d’investissement dans la modernisation et la rénovation du réseau ferroviaire.
• L’ouverture à la concurrence progressive et différenciée.
• La fin du recrutement au statut et la négociation d’un nouveau contrat social.

Un groupe public intégré

• Les 3 Épic deviennent 5 sociétés : SNCF (la société mère), SNCF Réseau, SNCF Gares & Connexions, Fret SNCF et SNCF Voyageurs.
• L’État détient intégralement SNCF, dont le capital est incessible.
• SNCF détient toutes les sociétés directement ou indirectement. Les titres de SNCF Réseau et SNCF Voyageurs sont incessibles.
• Auparavant filiales de l’Épic SNCF Mobilités, Geodis et Keolis sont rattachées à la société mère SNCF.

Des rôles clairs entre les sociétés

• Pour la maison mère SNCF : des responsabilités stratégiques, des pouvoirs de direction et de contrôle renforcés, un pilotage portant sur l’ensemble des sociétés du Groupe.
• Pour les sociétés et les activités du Groupe : pleine responsabilité sur la conduite de leurs opérations, au plus près des clients et des collaborateurs.

Jusque fin 2019, la Direction de l’Accessibilité est rattachée à l’Épic SNCF

La Direction Accessibilité pilote la politique accessibilité pour le groupe SNCF

À compter du 1er janvier 2020, le nouveau Pacte ferroviaire modifie l’organisation : la Direction de l’Accessibilité fait partie de la société SNCF Réseau au séminaire des Managers des 25 et 26 septembre 2019.

La Direction Accessibilité coordonne la politique accessibilité pour l’ensemble du système ferroviaire.

Direction de l'accessibilité
Les chiffres clés 2019
Échanger, analyser et communiquer

• 
  Une équipe de 8 personnes et 50 référents
• 
  • 9 associations nationales partenaires
  • 2 conseils consultatifs
  • 7 commissions techniques
• 
  6 tests et audits de matériel, de dispositifs techniques des gares et des trains
•  
  1 800 heures de concertation et des tests avec les associations nationales partenaires, hors préparation des dossiers.

• 
  8 sites et applis soutenus dans leur mise en accessibilité
•  
  • 31 actus
  • 3 newsletters
  • 2 brochures
• 
  15 000 visites par mois sur le site accessibilite.sncf.com qui enregistre 11 000 nouveaux visiteurs
• 
  • Un million de voyageurs PMR accompagnés par nos agents
  • 6 millions de clients handicapés prennent le train en autonomie

➔ Le schéma directeur national d'accessibilité, un des piliers de la politique d'accessibilité

Le 18 septembre 2016, le Schéma Directeur National d’Accessibilité – Agenda d’Accessibilité Programmée (SDNA- Ad’AP) est validé par arrêté du ministre des Transports, paru au Journal Officiel. Ce schéma décrit la manière dont le service ferroviaire national va poursuivre sa mise en accessibilité. Il couvre tout le périmètre de la chaîne de déplacement en incluant l’accès au point d’arrêt et le point d’arrêt en lui-même, qui comprend le bâtiment voyageurs, l’accès aux quais, les quais, l’information et les services associés. Afin de définir les points d’arrêt retenus dans ce schéma, l’État a fixé trois caractères de priorisation :

• la fréquentation,
• la proximité d’une structure spécialisée,
• le maillage territorial.

Bilan de la période 1 du SDNA

Le SDNA-Ad’AP s’étend sur la période comprise entre le 18 septembre 2016 et le 18 septembre 2025.

Par souci de cohérence et pour un suivi de l’avancement, les périodes telles que définies dans le SDNA-Ad’AP sont conservées pour les divers points de situation et les bilans présents et à venir, comme le rappelle le tableau ci-dessous.

Cette approche permet également de raisonner par année civile, échéance usuelle à laquelle les rapports d’activité et contrats pluriannuels sont établis.

Le bilan de la période 1 relate l’avancement du 1er juillet 2015 au 31 décembre 2018. Il met en évidence un bilan positif des actions menées par le groupe SNCF, où 90% des engagements ont été tenus.

A la fin de l’année 2018, 51 des 158 points d’arrêt visés par le SDNA-Ad’AP offrent une accessibilité totale du parvis jusqu’aux quais. Le montant des travaux effectués durant cette période s’élève à 122 millions d’euros.

4 494 agents au contact avec le public sont formés à la prise en compte des besoins spécifiques des voyageurs handicapés et à mobilité réduite, soit 90% des agents à former sur la période 1.

Concernant l’information des voyageurs, l’accessibilité numérique est renforcée sur les applications mobiles et les sites internet du Groupe, notamment avec la labellisation du site sncf.com.

Pour une chaîne de transport accessible de bout en bout, le matériel roulant a également vu son niveau d’accessibilité progresser grâce à l’achat de rames neuves disposant d’un niveau d’équipement supérieur pour plus de confort à bord et à des programmes de rénovations structurants sur du matériel en exploitation.

Enfin, le Groupe SNCF obtient d’excellents résultats dans l’accès au transport de tous les usagers, autant dans le volume de prestations d’assistance garantie qui a fortement augmenté (+22 %), que dans la satisfaction des clients qui s’élève à 93% selon une enquête réalisée fin 2018. L’assistance permet aux personnes en situation de handicap et à mobilité réduite d’obtenir un accompagnement jusqu’à leur place dans le train.

Le bilan triennal du SDNA- Ad’AP est à retrouver en ligne sur le site de la Direction de l’Accessibilité SNCF en version numérique accessible.

La SNCF est entrée dans la période 2 de la réalisation du SDNA-Ad’AP, qui s’étend du 1er janvier 2019 au 31 décembre 2021. Un bilan de cette période 2 sera donc publié mi 2022.

Des investissements conséquents

Le groupe SNCF a pris des engagements dans le cadre de sa politique et des schémas d’accessibilité. Pour y répondre, il a acté, le 20 octobre 2015, la nécessité de réunir et d’investir 3.2 milliards d’euros, tous fonds confondus, pour les phases d’études et de travaux de mise en accessibilité de 730 points d’arrêts nationaux et régionaux.

À cela s’ajoutent également des ressources humaines importantes et nécessaires pour mettre en œuvre ces trois objectifs :

• Réaliser, d’ici 2025, l’accessibilité des 730 points d’arrêt nationaux et régionaux identifiés dans le cadre des 20 Ad’AP

• Assurer la formation continue de 15 000 agents au contact de la clientèle dans l’optique d’offrir des services de qualité (vente, accueil, assistance)

• Poursuivre la mise en accessibilité des différents canaux d’information aux voyageurs et de vente en gare et à distance.

• 2,3 millions Ont une carte de stationnement et/ou une carte de priorité

• 1,6 million Ont une carte Mobilité Inclusion

• 

  760 000 De femmes enceintes par an

• 

  2 millions Se déplacent chaque année avec un enfant en bas âge

• 

  20 millions De Français auront plus de 60 ans en 2030.

Au conseil consultatif du 23 mai 2019

Présentation du nouveau pacte ferroviaire

Dès le 1er janvier 2020, les 3 établissements publics à caractère industriel et commercial (EPIC) du Groupe SNCF se transformeront en Sociétés Anonymes (SA), à capitaux publics et incessibles, détenues par l’État. La Direction de l’Accessibilité conserve ses missions et est transférée dans la branche clients & services de la SA SNCF Réseau, pour donner plus de visibilité à son action de service public ferroviaire.

www.sncf.com décroche le label Accessiweb

La SNCF s’est engagée, dès 2016, à se mettre au niveau du référentiel général d’accessibilité pour les administrations (RGAA). En signant un pacte d’accessibilité numérique, elle affirmait sa volonté stratégique de développer l’inclusion, notamment en adaptant ses plateformes digitales. Un des chantiers prioritaires était le site sncf.com, avec ses 5 millions de visiteurs mensuels. L’enjeu ? Être pionnier et viser d’emblée le label Accessiweb. Après 2 ans de travail interne, pour favoriser l’implication des équipes, le site a obtenu le label de niveau argent, en février 2019.

Cette récompense, rarement attribuée aux sites de service client, est une fierté pour la SNCF qui va prochainement intégrer la dyslexie sur le site.

Le point sur l’engagement sociétal du Groupe

La SNCF fait un pas de plus en matière de responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE), en choisissant un positionnement qui place l’engagement au cœur de la politique accessibilité du service public ferroviaire. En juin 2019, une table ronde entre dirigeants et organisations syndicales a abouti à un accord de groupe sur l’engagement sociétal de l’entreprise.

La raison d’être de la SNCF en 6 engagements :

1. Être moteur de la transition écologique des mobilités. Objectif 2026 : - 30% de tonnes de CO2 par voyageur au kilomètre
2. Développer l’usage du train, avec + 15% de voyageurs à horizon 2026
3. Améliorer les fondamentaux (sécurité, ponctualité, information) avec notamment le lancement de Mon Assistant Visuel (MAV) en juin 2019
4. Augmenter la satisfaction clients
5. Accroître l’engagement des collaborateurs d’un point par an, jusqu’en 2026
6. Être performant et compétitif sur le plan économique

Émissions de co2 par voyageur pour 1 km parcouru

Source : Article L431-3 du Code des transports

Alternative à l’infographie « Émissions de CO2e par voyageur pour 1 km parcouru »

• Voiture 1 personne : 193g
• Avion : 141g
• Covoiturage 3 personnes : 64,3g
• Autocar Ouibus longue distance : 35,2g
• Train : 6,1g

La Loi d’Orientation des Mobilités (LOM)

La SNCF et en particulier sa Direction de l’Accessibilité ont participé aux travaux autour de cette loi qui a pour ambition de rendre les transports du quotidien plus faciles, moins coûteux et plus propres. En y intégrant des enjeux environnementaux. Son impact est important sur la politique de mobilité du pays et bénéfique à l’accessibilité en général.

Parmi les grands axes de la loi, deux dispositions visent particulièrement l’accessibilité des transports publics pour les personnes à besoins spécifiques :

• La mise en place d’un numéro unique pour réserver sa prestation d’assistance en train ou en RER, quel que soit le trajet ou le transporteur concerné (article 28)
• Les données facilitant les déplacements des personnes handicapées ou à mobilité réduite devront être collectées par type de handicap et ouvertes (open data) à tous. Le règlement européen (STI PMR - spécifications techniques d’interopérabilité ) prévoyait déjà que les données de mobilité soient centralisées en un point d’accès unique au niveau national (P.A.N.). Cette nouvelle disposition a l’avantage de faciliter la création de calculateurs d’itinéraires piétons, multimodaux, pour les voyageurs ayant des besoins spécifiques de mobilité.

L’actualité réglementaire européenne

Des discussions ont repris autour de la révision du règlement européen sur les droits des voyageurs ferroviaires (PRR), dont le nouveau texte devrait être adopté en 2021.

Parmi les points d’attention de ce texte, des évolutions en matière d’accessibilité en cours de discussion entre le Conseil de l’Union européenne et le Parlement :

• La perte de l’exemption régionale qui rend les personnes à mobilité réduite éligibles à l’assistance sur le réseau TER.

• La diminution du délai de réservation actuel de 48h avec potentiellement un passage à 24h pour la majorité des gares, à 0h pour les gares de 10 000 voyageurs/jour et plus, à 3h pour les gares entre 2 000 et 10 000 voyageurs/jour.

• L’assistance du premier au dernier train, et non plus seulement pendant les heures de présence du personnel.

Un autre texte européen, en cours de révision, concerne les Spécificités Techniques d’Interopérabilité pour les Personnes à Mobilité Réduite (STI PMR). Une première modification de la STI PMR a été introduite avec le règlement d’exécution 2019/772 du 16 mai 2019 qui prévoit que chaque État de l’Union Européenne réalise, en 3 ans, un inventaire des actifs depuis juin 2019.

Il s’agit de collecter des informations sur la mise à disposition d’équipements et de services permettant aux voyageurs européens d’organiser leurs trajets plus facilement en amont. Les données seront hébergées sur un site de l’Union européenne accessibles à tous.

Le référentiel Cap’Handeo

Le référentiel des services à la personne de Cap’Handeo était jusqu’alors applicable au seul domaine routier. La Direction de l’Accessibilité SNCF participe à sa refonte, en vue d’une extension au domaine ferroviaire. Ce travail, approuvé par le gouvernement, devrait mener à la certification de l’accessibilité dans les trains et les gares. Il doit aboutir fin 2019.

Mon Assistant Visuel (MAV) pour les annonces à bord

L’ensemble des TGV, TER et INTERCITÉS ne sont pas tous pourvus d’écrans tactiles diffusant les informations de bord. L’outil Mon Assistant Visuel est une nouvelle fonction, accessible dans les paramètres de l’appli SNCF : elle permet aux voyageurs qui en font la demande de recevoir sur leur smartphone le texte des annonces orales des chefs de bord. Les associations avaient validé le lancement de cette innovation fin 2018. Depuis, MAV a concouru dans la rubrique satisfaction client des Trophées 2019 de la SNCF, et a fait l’objet d’une présentation au salon Viva Technology, le rendez-vous annuel de l’innovation technologique à Paris.

Deux occasions de marquer l’engagement de la SNCF en faveur de la mobilité pour tous. Les associations se félicitent de l’adhésion massive des chefs de bords dont l’engagement a permis ce nouveau service, créé pour les personnes sourdes et malentendantes, mais également très utile aux seniors, aux personnes en situation de handicap mental ou tout simplement aux clients qui portent des écouteurs. SNCF va poursuivre son investissement dans l’outil, en vue de l’étendre aux OUIGO et aux trains sans chefs de bord, avec un envoi automatique des messages sur le smartphone des voyageurs.

TGV du futur : des tarifs compensatoires

Le TGV du futur n’est pas totalement accessible puisqu’il ne comportera pas d’emplacement pour les fauteuils roulants en 2e classe. Le voyageur en situation de handicap est d’emblée surclassé gratuitement en 1ère.

Un précédent conseil consultatif avait acté le principe d’accorder des mesures tarifaires compensatoires pour les personnes qui accompagnent les utilisateurs de fauteuil roulant (UFR), avec plusieurs axes :

• Une réduction de 30% sur le tarif Loisirs 1ère, possible pour 3 accompagnants. Cette mesure spécifique permet donc à une personne en situation de handicap de voyager en famille, et jusqu’à 5 personnes en tout si on ajoute la présence d’un guide accompagnateur qui bénéficie déjà d’un tarif spécifique. Cette situation ne se reproduira plus, s’agissant de nouveaux trains, comme le TGV 2020.

• Ce tarif sera valable pour les TGV et les TGV Inoui, à compter de la fin du 1er semestre 2020, sur l’ensemble des canaux de vente de la SNCF.

Cette mesure tarifaire est également l’occasion d’évoquer l’accès des chiens guides dans les trains. Les associations déplorent que certains trains, comme le REGIO 2N Intercités Normandie, n’aient pas d’emplacement pour le chien sous le siège du voyageur aveugle. Cet aménagement n’est pas imposé par le règlement européen sur les spécifications techniques d’interoprabilité (STI-PMR), et le constructeur n’est donc pas tenu de le prévoir. De plus, le REGIO 2N est un matériel dérivé de sa version antérieure, qui ne le prévoyait déjà pas. Comme il ne peut donc y avoir de solution unique à cause de la diversité des matériels, SNCF fait tout ce qui est en son pouvoir pour sensibiliser les constructeurs à la nécessité d’intégrer ce besoin dans le design, la conception et la rénovation des trains.

Cette situation ne se reproduira plus s’agissant de nouveau train, comme le TGV 2020, puisque le cahier des charges l’impose désormais.

Stéphane Volant, Secrétaire général de la SNCF, considère que ces besoins d’emplacement pour les chiens guides doivent être intégrés, que la réglementation l’impose ou non. Il s’engage à étudier des actions correctives et à co-signer avec Xavier Ouin, Directeur général du matériel, un courrier aux Autorités Organisatrices de Transport (AOT) et aux constructeurs pour appuyer les demandes d’accessibilité, en leur nom et en celui des associations.

OUI.sncf : évolution du site

www.OUI.sncf , site de vente de billets, évolue pour faciliter le parcours digital des demandeurs d’assistance avec, notamment, un accès unique au formulaire. L’appli OUI.sncf, outil d’information, devient « Assistant Personnel de Mobilité » et intègrera l’accessibilité en amont.

Au conseil consultatif du 19 novembre 2019

« L’accessibilité universelle doit figurer comme un préalable partout dans tous les projets et en amont des projets. C’est un prérequis »

Pour son dernier Conseil Consultatif Pour l’Accessibilité, Stéphane Volant, Secrétaire général de SNCF, accueille Sophie Cluzel, Secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargée des personnes handicapées. Sophie Cluzel est venue spécialement à l’occasion de la présentation du bilan du Schéma Directeur National d’Accessibilité – Agenda d’Accessibilité Programmée (SDNA-Ad’AP) pour la période 1 (2015-2018).

Schéma Directeur National d’Accessibilité (SDNA)

• 90% des engagements tenus sur les 3 premières années d’exécution

• 51 gares sur 160 en accessibilité totale, du bâtiment voyageurs aux quais

• 109 points d’arrêts restants d’ici 2025, un objectif atteignable

• 31% de l’objectif réalisé en 4 ans

• 129 bâtiments voyageurs terminés

• 60 quais mis aux normes

• 93 millions d’euros investis, soit 92% de l’objectif

Schémas Directeurs Régionaux d’Accessibilité (SDRA)

• 96 gares terminées, soit 27% de l’objectif sur les 3 premières années d’exécution

En Île-de-France

• 106 gares sur 209 accessibles, un objectif en phase avec les JO 2024

• 200 millions d’euros investis

• 13 arrêts Transiliens de la ligne H accessibles en toute autonomie

Les bâtiments voyageurs

• 127 bâtiments voyageurs traités au total

• 31 gares à terminer

• 129 points d’arrêt traités sur 158, soit 82% de l’objectif

• 30 millions d’euros investis pour la période 1

Les quais

• 60 points d’arrêts rendus accessibles, soit 92% de l’objectif

• 60 points d’arrêts décalés de la période 1 à la période 2

« La mobilité des personnes est un enjeu économique et social majeur, qui favorise l’emploi, le lien social, l’intégration »

VOYAGES SNCF : Bilan de l'activité de la période 1

Accès Plus, le service d’assistance

Le service Accès Plus permet aux PMR de bénéficier d’une assistance garantie depuis un lieu de rendez-vous accessible dans la gare jusqu’à la place dans le train. Il est disponible uniquement sur les trains nationaux et internationaux :

• 157 gares opérationnelles

• 1 861 000 de prestations de 2016 à 2018

• 97 % des clients satisfaits de la relation avec le conseiller selon les mesures de satisfaction clients réalisées 3 fois par an.

• 93 % des clients satisfaits de la qualité de la prestation.

• 3 235 agents Voyages SNCF formés en période 1, soit 79% de l’objectif.

Les actions pour l’accessibilité

• Lancement de Mon Assistant Visuel (M.A.V) le 31/12/18 (Annonce à bord).

• Création d’un Pôle Accessibilité, pour enrichir le service Accès Plus

• 3635 #45 : passage du numéro d’assistance en non surtaxé depuis le 1er juillet 2019

• Création d’un tarif pour les accompagnants de l’utilisateur de fauteuil roulant en 1ère classe Sophie Cluzel se félicite de ces avancées en faveur de l’accessibilité et précise que l’État relaiera l’information sur les outils et les services utiles, pour que la SNCF ne soit pas seule responsable de cette communication importante pour le bien public.

Les progrès de OUI.sncf

Plus de 1 000 experts techniques, organisés en une quinzaine de métiers, développent des solutions d’intelligence artificielle au service de l’inclusion, pour tous les publics : alertes sonores, réservations, vocales, co- voiturage domicile-travail, parcours personnalisés.

L’Assistant SNCF

Nouvelle version de l’appli SNCF, répond à ces objectifs :

• Un «tout en un» des mobilités, d’un point à un autre

• Une plateforme unique

• Une offre multimodale et personnalisée

• Une logique de maillage territorial avec des partenaires privés et publics

• 14 millions d’utilisateurs

TER : un point d’étape

4 régions reprennent la main sur l’assistance avec les Accès TER : Centre Val de Loire, Bourgogne Franche- Comté, Auvergne Rhône-Alpes et Bretagne. Les 6 autres régions ayant déjà complété le dispositif sont : Hauts-de-France, Grand Est, Pays de la Loire, Nouvelle Aquitaine, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Occitanie. En janvier 2020, la Normandie, 11ème et dernière région, finalisera l’offre.

Gares & Connexions, l’expérience client

C’est le gestionnaire des gares qui a la responsabilité d’organiser l’accueil et l’accompagnement des PMR jusqu’au train. Soit il l’effectue pour son propre compte dans le cadre de l’assistance spontanée, soit pour le compte des transporteurs qui proposent des services d’assistance garantie.

• 1 500 gares sur 3 000 assurent une assistance

Dans les 30 plus grandes gares, la réalisation des prestations d’assistance est externalisée à des entreprises sous- traitantes qui disposent de personnel formé.

• Près d’1 million de prestations d’assistance en 2019

• 99% d’escaliers mécaniques disponibles

• 97% d’ascenseurs opérationnels

Transilien

Le service d’assistance Transilien, appelé Accès Plus Transilien, est ouvert aux personnes en situation de handicap possédant une carte d’invalidité de 80% et plus, ainsi qu’aux utilisateurs de fauteuil roulant ainsi qu’aux clients handicapés se présentant en gare avec leur propre fauteuil.

• 20 000 assistances en 2019, dont 17 000 en gares

• 73% concernent des personnes en fauteuil roulant

• 385 gares concernées par l’assistance 7 jours/7, du 1er au dernier train

• Des solutions de substitution routière sans surcoût en cas d’inaccessibilité

• 4 000 courses de substitution en 2019

• 83% de taux de satisfaction de la clientèle

• 13 gares accessibles aux UFR en toute autonomie (ligne H)

Une cartographie digitale des gares est prévue courant 2020, pour permettre aux voyageurs de sélectionner leur trajet en fonction des équipements localisés numériquement.

La voix des associations, pierre angulaire de l’accessibilité

Chaque mois, la Direction de l’Accessibilité organise une commission technique d’accessibilité (CTA), sous forme de réunion ou de visite sur un site, avec les experts et les référents transport des associations représentatives des personnes en situation de handicap .

L’enjeu est de leur présenter les projets liés de manière à recueillir leurs avis, propositions et améliorations, avant leur déploiement. Des tests sont également organisés, en dehors de ces réunions mensuelles, pour apprécier les équipements concernés in situ.

Remise de la médaille des chemins de fer à René Bruneau

René Bruneau est un militant actif du langage des signes, depuis l’enfance. Longtemps Président du Mouvement des Sourds de France, il a toujours été un interlocuteur affuté pour la SNCF, contribuant à faire avancer les choses pour l’accessibilité des déficients auditifs.

Né dans une famille de personnes sourdes, René Bruneau a appris la langue des signes avant de savoir marcher. À 5 ans, il faisait déjà office d’interprète au mariage de son oncle : un engagement précoce qu’il a transmis à son petit-fils, entendant, qui est à son tour l’oreille de la famille.

En 1966, René a été pionnier en technologie, puisqu’on lui doit l’importation, depuis les États-Unis, du premier téléphone portable adapté aux déficients auditifs : le portable Printer.

Sa vie est marquée par l’engagement politique à la mairie de Pierrelaye pendant près de 20 ans et par son action au sein du Mouvement des Sourds de France : dès 2004, il initie un travail de dialogue avec la SNCF, qui ne fera que s’amplifier. Jusqu’à cette médaille, symbole d’échanges toujours constructifs et passionnés.

➔ 12 mois d'actions collectives

Tests

Rencontres

• 15 JANVIER

  Pôle d’échanges multimodal de la gare de Lyon Part-Dieu

  Présentation du grand projet urbain, emblématique de l’accessibilité multimodale des gares de demain.

  TestsTGV L’Océane

  Validation des tests sur les modèles de la future signalétique tactile.

• 19 MARS

  RencontresFormation à l’accessibilité

  Bilan d’étape de la formation des agents au contact du public et des formateurs spécialisés en pédagogie du handicap.

  TestsL’offre OUIGO

  Échanges sur l’accessibilité du site web OUIGO et l’ergonomie de l’appli, dans une logique de parcours facilité pour tout type de handicap.

Suite de la liste précédente :

• 19 MARS

  RencontresUn label pour SNCF.com

  Annonce de l’obtention du label BrailleNet argent pour le site corporate.

• 9 AVRIL

  RencontresAccessibilité des rames Régio 2N de Centre Val de Loire

  Discussion sur l’accessibilité des 32 nouvelles rames qui remplaceront les trains Corail en 2020. Focus sur la signalétique tactile et visuelle, les boutons de commande des portes, l’emplacement des fauteuils, la place de l’accompagnant, la proximité de la bagagerie, le système d’information voyageurs

  TestsExpérimentation de la solution Panda Guide à la gare de Lyon

  Point sur le projet de guidage des personnes déficientes visuelles depuis leur arrivée en gare jusqu’à la montée dans le train, grâce à l’intelligence artificielle et à un système de balises.

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• 15 MAI

  TestsRegio 2N Intercités de Normandie

  Visite des associations sur un site d’essais à Valenciennes, pour centraliser leurs remarques grâce à des tests sur le matériel roulant, avant sa fabrication et son déploiement, dès janvier 2020.

• 16 MAI

  TestsExercice d’évacuation et de transbordement sur la Ligne C

  Vérification des procédures d’évacuation d’un train en présence des déficients visuels et auditifs, en préparation des JO 2024.

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• 20 JUIN

  TestsBornes d’achats de billets en Île-de-France

  Retour d’expérience des associations sur les futurs Automates Mass Transit (AMT), sur le plan de la navigation, du parcours et des usages : mode tactile, synthèse vocale, casque et écouteurs, sécurisation des paiements.

  RencontresLibre Service Accompagné (LSA)

  Présentation des fonctionnalités du nouvel espace de vente en libre service, avec des agents mobiles pour réduire l’attente et faciliter l’utilisation des automates, en fonction des besoins.

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• 4 JUILLET

  TestsVitrophanie des gares

  Test en gare de Barre-Ormesson : valider le principe de vitrophanie auto-contrastante, pour mieux distinguer les parties fixes des portes coulissantes. Une solution qui concilie sécurité, respect des normes, et efficacité pour les personnes malvoyantes. L’objectif est que ce marquage soit toujours visible, quel que soit l’arrière plan.

  

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• 12 JUILLET

  TestsTest sur le prototype des futurs Automates Mass Transit (AMT)

  , pour consolider les remarques des associations.

  

• 18 JUILLET

  RencontresLibre Service Accompagné (LSA)

  2e étape, évaluation de l’agencement du nouvel espace de vente par les associations, à l’Université du Service de Nanterre, après expérimentation du dispositif parisien.

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• 25 JUILLET

  TestsRampes mobiles

  Expérimentation, sur les quais de la gare du Nord, d’un prototype de rampe mobile entre le quai et le train, qui facilite l’assistance, côté voyageur et agent.

• 12 SEPTEMBRE

  RencontresMobilier d’attente

  Présentation des prototypes de mobilier pour les espaces d’attente en gare, qui seront déployés fin 2021, pour que modularité et confort coïncident avec les enjeux d’accessibilité.

  RencontresMonte-escaliers en gare

  Résultat des tests pratiqués sur les différents modèles de monte-escaliers du marché, pour choisir la meilleure solution en cas d’inaccessibilité temporaire d’un quai, suite à une panne d’ascenseur ou d’escalier mécanique. Une solution alternative aux utilisateurs de fauteuil roulant.

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• 23 SEPTEMBRE

  TestsLes infos, plateforme digitale interne de la SNCF

  Test de la future interface de l’intranet par l’association Valentin Haüy et l’agent SNCF Trésor Makunda, déficient visuel. Le groupe compte 6 600 salariés bénéficiant d’une reconnaissance de handicap. L’accessibilité à l’information est aussi une priorité en interne.

• 8 OCTOBRE

  TestsSécurité dans les escaliers

  Analyse, en gare de Péreire Levallois, d’une méthode incitative, associée à de nouveaux motifs visuels, pour réduire le risque de chutes dans les escaliers.

• 15 OCTOBRE

  RencontresClarté de l’offre TER : CITI, KRONO et PROXI

  Consultation des associations à propos de la lisibilité de la nouvelle gamme de desserte des territoires du transporteur TER. Elle se décline désormais en 3 produits grand public selon les besoins de mobilité en région.

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• 15 OCTOBRE

  RencontresVisibilité des portes d’accès aux trains

  Recueil d’avis sur un concept de joints lumineux pour marquer l’accès aux portes. Un projet de recherche de Transilien, conforme à la réglementation européenne et à la sécurité des personnes en situation de handicap.

• 7 NOVEMBRE

  RencontresCréation d’un groupe de travail suite à des réclamations pour faciliter l’accompagnement des PMR aux nouvelles portes d’embarquement TGV permettant le déploiement de nouvelles actions par les agents en gare.

• 25 NOVEMBRE

  RencontresÉchanges avec le Comité International Paralympiques en vue des JOP Paris 2024.

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• 2 DECEMBRE

  RencontresVisite virtuelle des futurs WC Régiolis avec APF, AVH et FFH chez Alstom à St Ouen.

• 6 DECEMBRE

  RencontresPrésentation du bilan à 3 ans du SDA Ad’AP et de la politique accessibilité du Conseil de Surveillance du Groupe SNCF.

ENTRETIENS Julia Tabath administratrice de l’AFM-Téléthon

La SNCF travaille en collaboration étroite avec les associations représentatives des personnes en situation de handicap, depuis des années. Julia Tabath détaille, au nom de l’AFM, en quoi un tel dialogue concret contribue à améliorer la mobilité de tous.

Pourquoi une concertation permanente avec les associations, inscrite dans le calendrier de travail de la SNCF, est-elle utile ?

Nous, collectif d’associations, rencontrons en effet les équipes accessibilité de la SNCF de manière régulière, selon un agenda annuel qui facilite la participation de tous. Nous y étudions, ensemble, les différents points qui nécessitent des éclairages ou même des arbitrages avec, toujours, la volonté partagée de trouver des solutions acceptables pour tous. La SNCF a compris, depuis longtemps, que le handicap n’est pas une contrainte, mais qu’il peut au contraire être perçu comme l’opportunité de changer les choses. Nous sommes conscients des difficultés techniques et organisationnelles que représente la mise en accessibilité d’une gare historique ou la conception d’un nouveau matériel : notre rôle consiste donc, très en amont, à donner notre point de vue sur ces dispositifs, avec notre regard d’utilisateurs. Nous ne sommes pas des voyageurs à part, et il est légitime de vouloir voyager comme tout le monde, pas comme des valises. Le fait de travailler en collectif facilite aussi le consensus, parce qu’une cause n’est pas plus importante qu’une autre : une personne de petite taille souhaite la même mobilité qu’un adulte autiste, qu’un adolescent en fauteuil électrique ou qu’une dame âgée malvoyante. Le progrès ne fait pas de différence, et c’est utile d’avancer en étant tous autour d’une table, plutôt que chacun dans notre coin.

Travailler sur tous ces sujets d’accessibilité, très en amont des évolutions, fait-il bouger les choses de manière plus significative ?

Oui, très clairement. Je pense que ces années de travail collaboratif avec les associations ont aussi permis à la SNCF de mieux appréhender nos besoins. En les comprenant plus concrètement, l’entreprise les anticipe plus naturellement, et nous ne sommes plus jamais confrontés à des projets qui n’auraient pas intégré la dimension de l’accessibilité. Nous n’avons plus besoin d’insister sur la largeur d’un fauteuil électrique pour circuler dans une voiture, sur la nécessité d’une signalétique adaptée aux personnes sourdes ou malvoyantes, ou encore sur le besoin d’ergonomie spécifique pour les outils numériques. L’échange est positif dans les deux sens : nous faisons des compromis acceptables, quand la situation l’impose et, de son côté, la SNCF veille à nous associer à l’innovation avant toute décision.

Ces avancées sont-elles une source d’espoir pour les associations ?

De grands progrès ont été réalisés sur le plan de la mobilité ferroviaire des personnes à mobilité réduite ou en situation de handicap, mais nous ne sommes pas encore arrivés à l’égalité sur l’ensemble des équipements du territoire : notre travail de concertation n’est pas terminé. Nous avons le sentiment de mener une politique d’intérêt général, qui rejoint la mission de service public de la SNCF.

Notre objectif commun est de parvenir à l’accessibilité pour tous, dans un principe d’équité citoyenne.

« C’est un peu un pacte social qui nous lie à la SNCF, où chacun joue son rôle pour améliorer les usages de la mobilité et changer durablement le regard sur le handicap »

ENTRETIENS Othmane El Jamali Président de l’Association des personnes de petite taille (APPT)

La France compte 8 000 personnes de petite taille, avec des besoins d’accessibilité spécifiques. L’APPT, association d’adhérents, contribue activement aux commissions de la SNCF, pour relayer leurs attentes en matière d’accessibilité et de citoyenneté.

En quoi la concertation permanente entre les associations comme la vôtre et la SNCF est-elle utile?

L’Association des Personnes de Petite Taille a plusieurs missions, dont la recherche médicale et l’information aux adhérents et à leurs aidants. Dans le cadre de nos travaux avec la SNCF, c’est aussi la citoyenneté des personnes de petite taille qui est au cœur de notre participation. Le fait d’être moins nombreux à être porteurs de ce handicap, sur le plan statistique, nous rend aussi moins visibles. Nous avons eu trop longtemps tendance à nous isoler, à ne pas sortir, à ne pas voyager.

L’époque a changé, les besoins de mobilité aussi. Travailler avec la SNCF depuis plus de 10 ans nous aide doublement : à la fois pour agir sur l’accessibilité dans les trains et dans les gares, mais aussi pour contribuer à revaloriser notre image, trop souvent associée à des représentations négatives.

Quels sont vos souhaits spécifiques sur le plan de l’accessibilité ferroviaire ?

Notre petite taille rend l’identification des informations importantes parfois difficiles, comme la numérotation des sièges si elle est en hauteur ou l’achat d’un billet par un automate non adapté. L’accès à la gare peut être compliqué aussi, ne serait-ce que pour entrer puisque les portes automatiques fonctionnent la plupart du temps avec des faisceaux de reconnaissance qui sont plus élevés que notre taille. Même difficulté avec les valises, pour lesquelles nous devons toujours demander de l’aide pour les ranger au-dessus des sièges. Notre raisonnement est donc celui d’un parcours, qui commence dès l’entrée en gare. Heureusement, la concertation commence à porter ses fruits et notre mobilité devient plus facile.

Le fait d’échanger avec d’autres associations est-il un facteur de progrès ?

Très certainement. Une de nos particularités est pourtant de souhaiter des choses qui ne sont pas forcément bénéfiques aux personnes porteuses d’un autre handicap ! Pour nous, disposer de poignées de portes basses serait par exemple très utile. Or, un tel changement serait perturbant pour les personnes malvoyantes ou aveugles, qui se repèrent à la mémoire des habitudes. À l’inverse, tout ce qui sera fait pour faciliter la mobilité des personnes en fauteuil sera aussi une avancée pour nous.

Travailler ensemble, dialoguer, exposer nos tracas quotidiens contribue grandement à faire bouger les lignes, en bonne intelligence, avec une écoute proactive de la SNCF, qui a le mérite de nous consulter, en amont des projets.

« Apprendre à mettre des mots sur les difficultés permet d’avancer et de se faire une place dans la société »

ENTRETIENS Michel Riquier Président de la Confédération Française des Retraités (CFR)

La Confédération Française des Retraités est une association qui défend les droits des retraités et des personnes âgées, sur le plan de la prévoyance, de la retraite et de la santé, mais aussi de la lutte contre les discriminations liées à l’âge.

Votre association participe aux commissions techniques nationales de la SNCF de manière très active. Pourquoi cette implication est-elle importante pour les retraités et les personnes âgées que vous représentez ?

Tout simplement parce qu’ils représentent 25% de la population française et qu’ils sont concernés : au premier plan par des atteintes auditives, visuelles ou de la mobilité en général. Sans être forcément porteurs de handicap, notre combat en faveur de l’accessibilité rejoint celui des autres associations. C’est une vision de société que nous défendons, citoyenne, solidaire et accessible. La promesse de la SNCF est de faciliter la vie des gens ; travailler avec elle pour y arriver est donc logique, avec une réflexion qui inclut le degré de fatigabilité des personnes, à chaque étape du parcours. Il est par exemple essentiel que prendre un billet soit simple, tout autant que pouvoir monter sans aide dans le train si on veut être autonome ou, au contraire, bénéficier d’une assistance si on en a besoin.

C’est pour cette raison que les visites sur site sont si importantes ?

Bien sûr. Parce que c’est là que nous pouvons comprendre tous les enjeux des innovations ou des modifications apportées sur le matériel, les infrastructures, les aménagements en gare ou les services numériques. L’accessibilité est partout, et se cache souvent dans les plus petits détails.

Le groupe se réunit régulièrement, à titre bénévole, aux côtés des associations représentatives, lors des tests et des audits organisés par la Direction de l’Accessibilité. Leur rôle consiste à apporter un double éclairage sur les équipements en phase de prototypage ou sur les services avant leur lancement.

« Les cheminots testeurs ont à la fois un œil interne et un regard d’utilisateur des transports ferroviaires. Leur contribution est une vraie plus-value pour la SNCF ; leur acuité, libérée du cadre hiérarchique traditionnel, facilite les projets transversaux pour le bien commun »

Certaines innovations sont testées dans d’autres pays, comme récemment des plateformes élévatrices adaptées aux personnes atteintes d’une déficience cognitive, à Madrid. Nous travaillons par exemple en ce moment sur la réservation des prestations d’assistance frontalière, qui permettraient une prise en charge de la gare de départ dans un pays à la gare d’arrivée dans un autre pays d’Europe, sans rupture d’accompagnement.

« Les retours d’expérience, entre opérateurs du transport ferroviaire européen, sont des accélérateurs de progrès pour l’accessibilité des voyageurs à mobilité réduite »

1. Les portes automatiques

Les portes automatiques, à l’entrée du bâtiment voyageurs, facilitent le déplacement des personnes en fauteuil roulant et des personnes mal ou non-voyantes qui peuvent rencontrer des difficultés pour ouvrir une porte manuelle.

2. Les plans inclinés

Pour faciliter les cheminements, des plans inclinés permettent aux personnes à mobilité réduite d’accéder au niveau desservi par un escalier ou quelques marches. La pente est étudiée afin de pouvoir être utilisée sans risque par les personnes en fauteuil roulant.

3. La vitrophanie

Système de marquage installé sur toutes les parois vitrées pour éviter les heurts sur la surface transparente. De couleur blanche, ces bandes de repérage sont positionnées à deux hauteurs, 1,10m et 1,60m.

4. Les bandes d’éveil à la vigilance

Ce système podotactile d’éveil a pour mission de signaler un danger grâce à des plots de forme bombée, régulièrement disposés en lignes parallèles décalées.

Dans les gares, elles sont positionnées en haut de chaque volée d’escaliers et le long des quais à 50cm du bord.

5. Les bandes de guidage

Chemin de surface détectable à l’aide d’une canne blanche, les bandes podotactiles de guidage sont composées de cannelures contrastées par rapport au sol, parallèles et séparées à intervalles réguliers de 3 cm environ dans le sens de la marche.

6. Les quais réhaussés

Le rehaussement des quais à une hauteur normée de 55 cm hors Île-de-France, par rapport au niveau des voies, permet un accès direct entre le quai et le train.

7. Les escaliers

La première et la dernière contremarche de chaque volée de marches sont visuellement contrastées et les nez de marches munis d’un dispositif antidérapant et contrasté.

Pour les escaliers mécaniques, le nez de chaque marche est de couleur contrastée. Les peignes de départ et d’arrivée sont également de couleur contrastée afin de mieux appréhender le départ et l’arrivée.

8. Le guichet d’accueil et de vente

Libérant un espace sous la tablette, les guichets permettent aux personnes en fauteuil roulant de placer leurs jambes en dessous. Ils sont équipés d’une boucle à induction magnétique, indiquée par un pictogramme représentant une oreille barrée. La boucle à induction magnétique filtre les bruits ambiants et permet aux personnes malentendantes appareillées de mieux comprendre l’agent.

9. Les balises sonores

Elles renforcent les dispositifs d’accompagnement destinés aux personnes déficientes visuelles et indiquent les différents services en gare ou les directions. Elles fonctionnent avec une télécommande universelle. Il existe deux manières d’utiliser la télécommande :

• Le déclenchement automatique : chaque balise se déclenche directement sur votre passage, dès que vous entrez dans le rayon de perception de la balise, situé entre 5 et 10 m selon le paramétrage utilisé.
• Le déclenchement manuel : dès que vous le souhaitez, déclenchez vous-même la balise en appuyant sur la télécommande.

10. La signalétique et l’éclairage renforcés

La signalétique est améliorée et accessible avec notamment la police de caractère « Achemine ». « Achemine » est une police de caractère plus lisible et adaptée. élaborée par SNCF, avec la participation de personnes malvoyantes, elle est utilisée pour tous les éléments de signalétique au fur et à mesure des travaux de mise en accessibilité des gares et des trains.

Pour que les pictogrammes soient visibles et compris par tous, il faut veiller à :

• Pouvoir identifier les lieux de manière précise en recourant à un symbole explicite.
• Pouvoir visualiser les équipements et les fonctionnalités notamment en introduisant un mouvement réel pour mieux comprendre l’usage.
• Utiliser des formes pleines avec un espace significatif entre deux formes pour une meilleure visibilité.

Par ailleurs, les dispositifs d’éclairage sont remplacés et renforcés dans le bâtiment voyageurs, au niveau des escaliers et sur les quais.

11. Les mains courantes

Elles sont installées à deux hauteurs, prolongées horizontalement, avant et après l’escalier de 30cm ou de l’équivalent d’une marche, et contrastées par rapport à leur environnement.

12. L’information braille et en relief

Présentes sur les mains courantes supérieures des escaliers, les informations en braille et en relief permettent aux personnes déficientes visuelles de se repérer et de s'orienter dans la gare.

13. La boucle magnétique

Système d’aide à l’écoute installé au niveau des guichets, des espaces de vente et de certains espaces d’attente. Il filtre les sons « parasites » de la gare pour les personnes malentendantes porteuses d’un appareil auditif qui, de ce fait, comprennent plus clairement les informations données par l’agent SNCF.

14. Les ascenseurs

Ils sont signalés par un pictogramme et équipés d’une sonorisation et d’information visuelle, de boutons de commande en braille et de barres d’appui.

15. Les passerelles et souterrains dotés d’ascenseurs

Ils permettent le passage d’un quai à un autre, en toute sécurité. Ils sont éclairés et dotés de signalétique directionnelle.

➔ Et aussi : Les écrans plats d’affichage

SNCF poursuit son travail avec les associations représentatives des personnes handicapées et à mobilité réduite pour renouveler l’affichage de ses écrans d’information et améliorer leur lisibilité.

Ces écrans affichent de gros caractères afin de faciliter la lecture. Les couleurs de fond d’écran ont été étudiées de manière à donner naturellement, dès le premier coup d’oeil, une indication au voyageur sur la nature de l’information délivrée. Le tableau des arrivées est sur fond vert, celui des départs sur fond bleu, les informations conjoncturelles sont sur un bandeau défilant dont la couleur dépend de la nature de l’information.

Plateforme élévatrice et rampes mobiles

Ces équipements, avec assistance humaine, permettent aux personnes en fauteuil roulant de monter à bord du train en comblant les lacunes verticales et horizontales entre le train et le quai.

Depuis 2016, un nouveau modèle d’élévateur, spécialement adapté aux quais étroits complète les équipements existants.

Suite de la liste précédente :

• Angoulême * livrée en 2019
• Antibes
• Avignon Centre
• Avignon TGV
• Bar-le-Duc
• Belfort-Montbéliard TGV
• Bellegarde
• Besançon Franche-Comté TGV
• Bourg-en-Bresse
• Brest
• Caen
• Cannes
• Champagne-Ardenne TGV
• Clermont-Ferrand
• Colmar
• Épinal
• Forbach
• Futuroscope
• Grenoble * livrée en 2019

Suite de la liste précédente :

• Guingamp
• La Baule-Escoublac
• Laval
• Le Havre
• Lens
• Les Arcs-Draguignan
• Longueau
• Lorient
• Lorraine TGV
• Lyon-Part-Dieu
• Lyon Perrache
• Lyon Saint-Exupéry TGV
• Marseille Saint-Charles
• Metz Ville
• Meuse TGV
• Montélimar * livrée en 2019
• Montpellier Saint-Roch
• Morlaix
• Mulhouse
• Nancy

Suite de la liste précédente :

• Nice
• Redon
• Reims
• Rennes *livrée en 2019
• Rouen Rive-Droite
• Saint-Brieuc * livrée en 2019
• Saint-Étienne Châteaucreux
• Saint-Nazaire
• Saint-Raphaël Valescure
• Strasbourg
• TGV Haute Picardie
• Thionville
• Valence * livrée en 2019
• Valence TGV Rhône-Alpes Sud
• Val-de-Reuil
• Vannes
• Vendôme-Villiers-sur-Loir * livrée en 2019
• Vichy

2 gares non prioritaires avec substitution :

• Tourcoing
• Roubaix

• Croix l’Allumette *# livrée en 2019, point d’arrêt avec ITA
• Diemeringen * livrée en 2019
• Dieulouard
• Dirinion
• Dives-Cabourg
• Dol-de-Bretagne
• Echirolles
• Elbeuf-Saint-Aubin
• Erstein
• Fécamp
• Firminy * livrée en 2019
• Franchet d’Espèrey
• Frouard
• Gaillon-Aubevoye
• Gardanne
• Givors * livrée en 2019
• Grenoble Universités-Gières
• Guéthary *# livrée en 2019, point d’arrêt avec ITA
• Guichen-Bourg-des-Comptes * livrée en 2019
• Ham
• Herrlisheim
• Hirson

• Hyères * livrée en 2019
• L’Aigle
• La Bassée
• La Brohinière
• La Chapelle-Centre
• La Pomme
• Le Mont-Dore
• Landévant
• Laon
• La Tour-du-Pin
• Limoux * livrée en 2019
• Longpré-les-Corps-Saints
• Lyon-Gorge-de-Loup
• Lyon Jean Macé
• Lyon Saint-Paul
• Malansac
• Manosque-Gréoux-les-Bains * livrée en 2019
• Marmande * livrée en 2019
• Méru
• Moirans

• Molsheim
• Montbéliard
• Montluel * livrée en 2019
• Neussargues
• Nice Riquier * livrée en 2019
• Noyon
• Oderen
• Oloron-Sainte-Marie
• Paray-le-Monial
• Pessac
• Pont-à-Mousson * livrée en 2019
• Pontchaillou
• Pontcharra-sur-Bréda
• Questembert
• Quimperlé
• Riom-Châtel-Guyon
• Rive-de-Gier * livrée en 2019
• Roanne * livrée en 2019
• Romans
• Bourg-de-Péage
• Sablé-sur-Sarthe
• Sains-du-Nord #point d’arrêt avec ITA

(Suite de la liste précédente.)

• Saint-Chamond
• Saint-Dié-des-Vosges
• Saint-Jean-Pied-de-Port
• Saint-Just-en-Chaussée
• Saint-Lô
• Saint-Louis
• Saint-Malo
• Saint-Marcellin
• Saint-Pierre-de-Chignac *# livrée en 2019, point d’arrêt avec ITA
• Saint-Sulpice * livrée en 2019
• Salon
• Saumur
• Savenay * livrée en 2019
• Saverne
• Sélestat * livrée en 2019
• Sergueux
• Tergnier
• Thiers
• Thonon-les-bains * livrée en 2019
• Veynes Dévoluy
• Vienne

De l’autonomie à la gare de Manosque- Gréoux-les-Bains

Laurent Quaranta, représentant local d’APF France Handicap : « Je me rends régulièrement à la gare de Manosque dans les Alpes de Haute Provence (04), notamment pour participer aux réunions locales d’APF France Handicap. Elle est bien accessible maintenant, complètement refaite à neuf ! Auparavant, il n’était pas toujours facile d’accéder au guichet ; ça fonctionne maintenant. La passerelle, avec ses deux ascenseurs, permet de se déplacer facilement entre les deux quais. Nos adhérents en fauteuil roulant apprécient cette nouvelle structure lorsqu’ils prennent le train.

Un protocole de concertation, signé le 7 décembre 2016 entre six associations nationales représentant les personnes handicapées et SNCF Transilien, vient renforcer cette politique en faveur de l’accessibilité. L’AFM Téléthon, l’APF, l’APPT, la CFPSAA, l’UNAPEI et l’UNISDA travaillent avec SNCF à l’amélioration de l’accessibilité des transports franciliens. L’objectif est de rénover 209 gares avant 2024, pour faciliter la mobilité de 90% des usagers des transports public d’Île-de-France.

En 2019, 13 points d’arrêts ont été rendus accessibles, soit un total de 107 points d’arrêts du Schéma Directeur Régional d’Accessibilité (SDRA) devenus accessibles. En complément, 7 points d’arrêts hors SDRA ont été rendus accessibles à fin 2019. Entre 2015 et 2024, 1,5 milliard d’euros seront investis pour l’étude et la réalisation des travaux de mise en accessibilité des gares en Île-de-France. Sur la seule année 2019, c’est plus de 200 millions d’euros qui y ont été consacrés.

Un chantier XXL pour la gare de Saint-Denis (93)

La gare de Saint-Denis- L’île-Saint-Denis (RER D et ligne H) entre dans une phase de travaux de grande ampleur, qui durera 4 ans pour la rendre accessible à tous les voyageurs. Un vaste chantier qui permettra également de désengorger la gare et d’en améliorer l’intermodalité.

Deux facteurs motivent le début de cette transformation profonde de l’axe Nord du réseau ferroviaire : plus de 40% de voyageurs sont attendus à horizon 2030 et l’échéance des Jeux olympiques et paralympiques se profile en 2024. Ces travaux s’inscrivent dans un programme sans précédent, financé par Île-de-France Mobilités, la Région Île-de-France et le groupe SNCF. Il permettra de rendre 209 gares SNCF accessibles à tous d’ici 2024.

Saint-Denis, et ses 90 000 voyageurs quotidiens, est l’une des dix gares les plus fréquentées d’Île-de- France : ils seront 150 000 passagers en 2030, tous modes de transport cumulés. 20 à 30 % des voyageurs s’arrêtent en gare pour emprunter une correspondance entre la ligne H et le RER D. La gare est aujourd’hui marquée par une forte congestion, notamment aux heures de pointe et l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite était inexistante. Les futures installations permettront aux personnes à mobilité réduite de se déplacer plus facilement. Au-delà de la mise en accessibilité, l’objectif est de faciliter la vie des voyageurs nombreux à se déplacer avec des poussettes, des bagages et des sacs volumineux.

La construction du souterrain de 10 mètres de large est l’élément phare de ce chantier : une réelle prouesse technique, dans une gare qui reste en exploitation. Les voies vont être consolidées par des tabliers provisoires, pour que l’ouvrage (deux blocs de 35 mètres de long) soit glissé sous les voies ferrées.

Le projet prévoit par ailleurs :

• le rehaussement de 4 quais
• un nouveau bâtiment voyageurs accessible aux personnes à mobilité réduite
• un nouvel accès à l’ouest (rue Coignet)
• la création et l’allongement d’abris sur les quais et de nouvelles assises
• l’installation de balises sonores
• la mise en conformité de l’éclairage et de la signalétique
• des bandes de guidage et des bandes d’éveil à la vigilance
• cinq ascenseurs et une rampe d’accès
• deux escaliers mécaniques
• la création de WC adaptés

Les travaux ont commencé en janvier 2019 et dureront 4 ans. Pour maintenir au maximum la circulation des trains, ils auront lieu essentiellement de nuit, à l’aide d’engins de chantier qui limitent les nuisances sonores. Les équipes auront, au mieux, 4 heures chaque nuit pour travailler, de façon à libérer la voie et les quais pour les circulations du début de journée. Les circulations seront malgré tout ralenties durant environ 45 week-ends, avec des interruptions de circulation pour la ligne H certains week-ends, qui seront compensées par un service de bus de substitution, assortie d’une communication en amont.

La nouvelle gare de Rennes (Ille-et-Vilaine), pôle d’échanges multimodal qui préfigure la mobilité du XXIème siècle, a été inaugurée le 3 juillet 2019. Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et du Transport, Jean- Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères, et Guillaume Pepy, président de la SNCF ont salué cette réalisation, qui a nécessité 4 ans de travaux et 126 millions d’euros d’investissement pour que les déplacements de tous soient facilités, grâce à la convergence des trains, des bus, des métros et des taxis. Vingt millions de voyageurs fréquentent la gare de Rennes chaque année ; l’enjeu est donc de construire la mobilité de tout un territoire, en accélérant l’implantation du TGV et le développement de 11 pôles d’échanges multimodaux d’ici 2024. Pour concevoir cette gare, SNCF a largement pris en compte les préconisations du Collectif Handicap 35, pour répondre au mieux aux besoins d’accessibilité des personnes à mobilité réduite. Parmi ces points d’attention, l’aménagement d’un souterrain qui permet à chaque quai de disposer d’un ascenseur, d’un escalier et d’une rampe. Au total, la gare compte 12 ascenseurs, 18 escaliers mécaniques et 14 escaliers fixes équipés de mains courantes à double niveau ; se déplacer est devenu simple.

Quant au hall à trois niveaux, en plus d’être spacieux et lumineux, il est doté d’une signalétique adaptée et présente sur le sol, les murs ou les portes automatiques.

Des cheminements, sous forme de bandes de guidage, facilitent l’orientation des personnes déficientes visuelles vers les différents services de la gare.

La salle d’attente a été conçue par des designers bretons : plusieurs îlots de fauteuils permettent de se reposer confortablement, en bénéficiant d’un wifi gratuit et illimité pour les informations relatives à son voyage. Un espace dédié aux personnes à mobilité réduite est prévu à proximité du point d’information central.

La nouvelle gare de Saint-Nazaire, fruit de la concertation avec ses usagers

La gare de Saint-Nazaire (Loire Atlantique) accueille près d’un million de voyageurs chaque année ; le projet de modernisation et d’extension a duré 2 ans. Parmi les priorités d’aménagement, l’attention portée aux personnes à mobilité réduite afin qu’elles puissent se déplacer facilement. Une concertation active avec les usagers et les représentants d’APF France Handicap, en amont du projet, a abouti à des réalisations majeures en faveur de l’accessibilité. Devant la gare, 5 stationnements de courte durée dédiés aux personnes à mobilité réduite leur permettent d’accéder directement au hall. Une fois franchies les nouvelles portes automatiques équipées d’une vitrophanie de contraste, les voyageurs disposent de nombreux équipements pour s’orienter : un guichet adapté à tous, 20 écrans d’informations répartis dans toute la gare pour connaître en temps réel les horaires des trains, une signalétique renforcée et des bandes de guidage podotactiles pour faciliter l’orientation des déficients visuels.

Desservis par les TGV et les TER, les quais sont désormais accessibles. Pour y accéder, les usagers ont le choix entre des rampes d’accès couvertes, des escaliers fixes équipés de mains courantes à double niveau et des ascenseurs reliés à la passerelle. Celle-ci, longue de 54 mètres, a été élargie jusqu’à 8 mètres à l’issue du chantier.

L’inauguration a eu lieu le 17 septembre 2019 : Michel Bergue, Sous- Préfet de Saint-Nazaire, Christelle Morançais, Présidente du Conseil régional des Pays de la Loire, Philippe Grosvalet, Président du Conseil départemental de Loire-Atlantique, David Samzun, Président de la CARENE. Claude Solard, Directeur Général SNCF Réseau Gares & Connexions, et Christophe Huau, Directeur régional SNCF Réseau ont coupé le traditionnel ruban en présence des financeurs et des nombreuses associations d’usagers des transports et de personnes en situation de handicap. Ce projet de rénovation a mobilisé près de 19 millions d’euros.

Juvisy -sur-Orge: la plus grande gare d’Île-de- France se mue en pôle multimodal

La gare de Juvisy -sur- Orge, fréquentée chaque jour par près de 140 000 voyageurs, sud francilien. Lieu d’échange entre deux RER (lignes C et D), elle est desservie par une vingtaine de lignes de bus sur 3 gares routières. Il y a encore 5 ans, la gare était devenue un îlot complexe, qu’il était urgent de redimensionner pour faciliter le passage d’un mode de transport à un autre, notamment pour les personnes en situation de handicap.

Suite de la citation précédente.

Ces trains disposent désormais d’espaces suffisants sous tous les sièges duo, de façon à ce que les personnes malvoyantes puissent voyager à côté de leur accompagnateur, avec un chien guide à leurs pieds. Cette optimisation est utile à tous, comme le fait d’avoir prévu un repositionnement de la numérotation des places sur la coque des sièges, côté couloir. Une avancée précieuse pour les personnes de petite taille qui ne pouvaient pas lire les numéros de siège lorsqu’ils étaient indiqués en hauteur, et c’est aussi plus visible aussi pour l’ensemble des voyageurs ».

« Quand il s’agit d’acheter du nouveau matériel, comme avec le le futur TGV, nos échanges avec les associations sont déterminants pour nous aider dans nos choix d’équipements, poursuit Pascal Lepage. Un besoin très fort exprimé par les associations représentatives des personnes mal ou non voyantes concerne la localisation des portes d’accès depuis le quai au moyen d’une émission sonore. Une solution basée sur l’activation au moyen d’une télécommande de signaux sonores des feux routiers des traversées piétons existe sur certains matériels roulants récents. Cette solution peine à se déployer notamment pour des raisons de coût et d’absence d’universalité en dehors de nos frontières. Une alternative est en cours de développement avec une start-up.

Celle-ci est basée sur l’usage d’un smartphone. Nous avons bien conscience qu’elle ne pourra être présentée aux associations qu’après avoir répondu à leur réserve c’est- à-dire prouver qu’elle fonctionne même en gardant le téléphone dans la poche à l’aide d’un kit main libre. « En matière de livrée extérieure des trains express régionaux (TER) et de vitrophanie sur les portes intérieures vitrées, les pratiques varient d’une région à l’autre. Ce sont les régions en tant qu’autorités organisatrices des transports qui sont propriétaires du matériel roulant et décident de la politique de mobilité sur leur territoire, rappelle Pascal Lepage. Elles ont forcément à cœur que leur identité régionale soit clairement portée par le matériel roulant. Néanmoins, sur le plan de l’accessibilité, il demeure essentiel de trouver des repères communs pour que le voyageur en situation de handicap ne soit pas perturbé par des aspects extérieurs et intérieurs de rames diversifiés pouvant le déstabiliser. Nous veillons donc à assurer une cohérence, au plan national, pour que l’identité de tous les trains réponde également aux besoins de repérage visuel des portes d’accès depuis le quai et de compréhension des espaces par les personnes déficientes visuelles, psychiques ou cognitives, et éviter toute perturbation dans leur trajet.

Suite de la citation précédente.

Autre exemple s’agissant du TGV Océane : lorsque nous avons testé les équipements de chaque siège dans la première rame livrée par Alstom, les associations partenaires nous ont alerté sur plusieurs écueils : l’absence de rabat des tablettes côté espaces pour fauteuil roulant ou encore le besoin de sièges en face à face pour les personnes malentendantes pour leur permettre de converser en langue des signes. Grâce à leur apport, nous avons pu améliorer les aménagements intérieurs au bénéfice des autres acquisitions ou rénovations de matériels ».

La Direction de l’Accessibilité travaille tout au long de l’année en collaboration avec le centre d’ingénierie du Matériel (CIM). « La règlementation et les normes européennes évoluent sans cesse en matière d’accessibilité comme dans d’autres domaines techniques, résume Pascal Lepage. C’est pourquoi, il est nécessaire de vérifier régulièrement la conformité avant leur mise en service. Les analyses techniques réalisées par le CIM permettent de nourrir les bilans et autres points de situation sur l’avancée des schémas directeurs d’accessibilité, que ce soit au plan national ou régional. Ils sont aussi une aide à la décision pour les transporteurs au moment des opérations de rénovation lourde qui sont l’occasion de remises à niveau d’équipements d’accessibilité embarqués. »

«La base de tous les diagnostics d’accessibilité c’est la réglementation européenne STI-PMR, résume Pascal Lepage. A cela s’ajoute des critères spécifiques liés à l’usage et aux besoins réels des personnes en situation de handicap que nous prenons également en compte. Ces critères d’usage sont issus du partenariat et des échanges menés entre les associations nationales représentatives des personnes handicapées et à mobilité réduite et la Direction de l’Accessibilité pour mieux cerner leurs attentes, à chaque étape du parcours. Améliorer la mobilité des personnes handicapées et à mobilité réduite est finalement le plus sûr moyen répondre aux besoins de mobilité de l’ensemble de tous les voyageurs ».

Avec la réforme ferroviaire, au 1er janvier 2020, Christophe Fanichet devient PDG de SNCF Voyageurs qui regroupe l'ensemble des activités de transport ferroviaire voyageurs exploité par le Groupe SNCF.

L’accessibilité, une mission de service public

Quelle est la place de l’accessibilité dans la stratégie de l’offre globale de mobilité de SNCF VOYAGEURS ?

SNCF est au-delà de l’effort pour rendre ses transports accessibles ; le groupe pense accessibilité dès l’instant où se pose la question du service aux voyageurs.

C’est le préalable à tout nouveau projet, quel que soit le handicap, et quel que soit le transporteur ; nous sommes tous animés par un même engagement. La nouvelle structure juridique de la SNCF va encore renforcer notre capacité à répondre à ce droit fondamental à l’accessibilité pour l’ensemble de nos voyageurs

Cela signifie-t-il que la SNCF peut contribuer à faire évoluer le regard de la société sur le handicap ?

Nous sommes un acteur public et, à ce titre, notre responsabilité en matière d’inclusion est capitale. Voyager en train, ce n’est pas seulement se déplacer. C’est aussi avoir accès à l’emploi, à l’éducation, à la santé ou aux loisirs. C’est la raison pour laquelle nous travaillons par exemple avec des start-up, parce que la dimension de la recherche et du développement facilite l’innovation pour les personnes en situation de handicap, et nous permet de répondre aux besoins spécifiques liés à tout type de déficience. Plus globalement, ces évolutions bénéficient à l’ensemble de la population ; c’est la définition même de l’inclusion telle que la SNCF la conçoit dans sa mission de service public.

En quoi le numérique, et plus particulièrement l’accessibilité numérique, sont essentiels dans votre vision stratégique ?

Nous sommes dans une logique de parcours : le voyage commence avec l’accès à l’information, à la fois pour nos clients mais aussi pour nos collaborateurs, qui doivent être en mesure de répondre au mieux aux attentes des voyageurs. Le digital est un outil fondamental pour améliorer la qualité de service, sous toutes ses formes. C’est donc aussi un levier majeur pour l’accessibilité.

« Le train est fait pour tous ; tout le monde doit pouvoir compter sur lui. C’est dans l’ADN de notre service public »

OUIGO, un TGV pour tous, partout

OUIGO est l’offre low- cost de SNCF, lancée en avril 2013. L’objectif prioritaire de cette marque était de rendre accessible la grande vitesse aux Français en leur donnant le pouvoir de voyager, mieux et plus. Le nombre de voyageurs n’a cessé de croître depuis le lancement : 7 millions en 2017, 12 millions en 2018, 18 millions en 2019. On compte 50 millions de voyageurs OUIGO depuis 2013. OUIGO propose 41 destinations dans toute la France et 65 circulations quotidiennes.

« Le TGV du futur est un instrument de conquête dans un marché européen ouvert à la concurrence. Il est l’excellence technologique et l’innovation au service des 100 millions de clients chaque année de SNCF »

Le TGV du futur,un concentré d'innovation technologique

Intégralement connecté, le TGV du futur dispose d’un réseau internet évolutif qui facilite la transmission d’informations sur l’état de la rame, en temps réel, grâce au débit optimisé. C’est un gage de confort et de sécurité, mais aussi l’assurance d’une accessibilité et d’un confort inégalés.

Une co-construction avec les associations nationales d’usagers en fauteuil roulant (UFR)

2 000 personnes sont impliquées dans ce projet 100% français, dont les associations représentatives des personnes en situation de handicap, régulièrement consultées. Cette concertation active a permis de nombreuses améliorations :

• des baies vitrées plus larges
• un système d’air conditionné entièrement repensé
• une meilleure isolation sonore
• des matériaux contemporains pour une ambiance plus chaleureuse

Chaque OUIGO peut accueillir jusqu’à 1 268 passagers, soit l’équivalent de quatre airbus A320 de 300 personnes.

Ce TGV a la particularité d’avoir une classe unique et de ne pas disposer de voiture bar. Il propose des espaces dédiés règlementaires pour accueillir deux personnes en fauteuil roulant et leurs accompagnateurs. Ces espaces sont équipés de sièges de transfert pour les voyageurs préférant un siège classique. Des services optionnels sont possibles, pour plus de confort : l’accès à l’espace Tranquille ou des espaces bagages supplémentaires.

Des améliorations ont été apportées sur le plan de l’accessibilité :

• un repérage plus aisé à bord, grâce à des contrastes à l’extérieur etàborddutrain:la nouvelle association des couleurs rose et bleu offre un contraste plus élevé
• une meilleure identification des différents espaces et équipements par les personnes malvoyantes
• un déplacement facilité dans le train grâce aux moyens de préhension des sièges

Intercités

En 2019, SNCF a commandé 28 trains INTERCITÉS au constructeur ferroviaire espagnol CAF, dans le cadre d’un appel d’offres européen. Ces trains circuleront sur la ligne Paris-Clermont- Ferrand et Paris- Limoges-Toulouse, à une vitesse de 200 km/h.

Ces rames de nouvelle génération proposeront des équipements susceptibles d’améliorer le confort et l’accessibilité des voyageurs : des sièges ergonomiques avec soutien lombaire intégré, des prises électriques, des ports USB et du wi-fi haut débit intégré. Pour les personnes en situation de handicap, ce train Intercités a été conçu pour que l’accessibilité soit universelle : chaque passager doit pouvoir évoluer selon ses propres besoins, les accès et les rames sont tous signalés pour tout type de handicap.

Coradia Liner, pousuit son déploiement

Début mars 2019, deux rames Coradia Liner du fabricant Bombardier ont été livrées au technicentre SNCF de Toulouse. Le début d’une série de neuf rames prévues pour le trafic ferroviaire occitan, sur la ligne Toulouse- Bayonne-Hendaye ; elles remplaceront progressivement les rames Intercités de la ligne du piémont pyrénéen Toulouse- Bayonne. Chaque rame dispose de 173 places, dont 2 sont réservées aux utilisateurs de fauteuil roulant.

RÉGIO 2N Occitanie, plus spaciaux pour les PMR

La région Occitanie a fusionné en 2018 ses réseaux de transport départementaux, TER et autocars, dans un réseau commun : les lignes intermodales d’Occitanie (liO). En 2019, elle a investi dans l’achat de 18 nouvelles rames de TER, pour un montant global de 178 millions d’euros. L’enjeu : développer la mobilité des passagers, avec un choix de matériels plus larges, plus confortables et moins consommateurs d’énergie. Les rames offrent une capacité de 500 places et sont plus accessibles aux personnesà mobilité réduite.

Pour moderniser les rames et absorber la croissance du trafic, la Région Occitanie continue à investir dans les trains régionaux : 3 rames Régiolis Coradia Liner de Bombardier desservent depuis fin 2019 le « Cévenol », sur la ligne Nîmes- Clermont-Ferrand. Les 18 autres Régiolis seront livrés entre mai et décembre 2020.

« Ce projet est exemplaire, car il allie les mobilités de demain, une coopération transfrontalière concrète, un soutien à l’industrie française et un aménagement du territoire ambitieux »

WAOUH, un programme de rénovation ambitieux

A partir d’avril 2019, les 116 rames de la ligne D vont être progressivement rénovées, pour deux mises aux normes de l’accessibilité notamment, mais aussi du confort général : remplacement du revêtement des sièges, renouvellement des peintures, changement des lumières par des LED, protection solaire sur les vitres, etc.

Sur le plan de l’accessibilité, plusieurs améliorations sont prévues :

• Un contraste permettant d’identifier les portes d’accès du train, à l’extérieur.
• Un meilleur contraste du nez des marches d’escalier et des moyens de préhension.
• L’intégration d’une double rampe, sur un seul côté des escaliers.
• L’installation d’une nouvelle signalétique, correspondant aux attentes exprimées par les associations représentant les personnes handicapées et à mobilité réduite.
• L’identification d’un espace dédié pour les utilisateurs de fauteuil roulant (UFR) sur 2 plateformes d’accès et leurs portes d’accès associées.

Les lignes de bus Noctilien en Île-de-France

En 2019, 12 lignes sont accessibles sur les 16 qui composent le réseau. Pour déclarer une ligne accessible, au moins 70% des points d’arrêt doivent l’être. Les bus Noctilien sont accessibles. Chacun est équipé d’une plateforme élévatrice homologuée s’adaptant au niveau du sol, d’un système de radiocommunication GSM, d’un Système d’Information Voyageurs Embarqué (SIVE) diffusant des annonces sonores, ainsi que d’écrans diffusant des informations visuelles. Tout le personnel SNCF est formé sur les quatre grands types de handicap. Les conducteurs et accompagnateurs sont également aptes sur l’utilisation pratique de la plateforme élévatrice.

Accès plus : Priorité à la liberté de voyager, pour tous

Accès Plus existe depuis 1997. Après 12 ans d’existence, quel bilan faites-vous de ce service ?

« La mission de la SNCF est de permettre à tout le monde de pouvoir voyager sur son réseau ferroviaire national. Pour y parvenir, ses efforts se concentrent sur l’accessibilité des infrastructures et des trains, mais aussi sur les services, qui restent essentiels tant que les premiers ne sont pas totalement accessibles sans aide. Accès Plus est une réponse à ce besoin de mobilité croissante des personnes à mobilité réduite ou en situation de handicap ; il est d’ailleurs aussi ouvert aux voyageurs séniors. »

La nature des demandes d’assistance a-t-elle évolué depuis la création du service ?

« Le service d’assistance est un microcosme de l’activité de la SNCF : il reflète les évolutions de la société, et les exigences accrues en matière de mobilité, où que l’on soit et quel que soit son degré de validité. Les personnes en situation de handicap voyagent plus qu’avant, comme l’ensemble de la population ; elles ont simplement besoin de garanties plus fortes pour entreprendre un voyage qui représente parfois une organisation complexe, avec des auxiliaires de vie, du matériel médical, des contraintes d’horaires liées à leur état de santé. Tout cela s’anticipe, et ne doit plus constituer un obstacle à la mobilité. »

En 2019, une enquête a mesuré la satisfaction des utilisateurs du service. Quelles en étaient les grandes tendances ?

« Nous réalisons trois enquêtes par an, qui coïncident avec les périodes d’affluence pendant lesquelles il est doublement important d’être efficace en matière d’assistance dans les gares : les vacances de Pâques, d’été et les congés de fin d’année. Nos questions portent à la fois sur la perception de la préparation et sur le ressenti de l’expérience globale du voyage. 66% de nos clients affirment qu’ils n’auraient jamais voyagé sans le service Accès Plus, qu’ils considèrent comme un encouragement à leur autonomie. Ce type de résultat est pour nous aussi, SNCF, une motivation puissante pour intensifier nos efforts en matière de services. »

« Mon objectif est aussi un paradoxe : je souhaite que le service Accès Plus puisse fermer un jour. Parce que cela voudrait dire que l’accessibilité est acquise partout, pour tous, et qu’il n’est plus utile »

➔ Accès plus : sur OUIGO

Le service d’assistance Accès Plus est également assuré sur les trains OUIGO.

La réservation du service se fait très simplement :

• Réserver les billets sur www.OUIGO.com
• Indiquer sa situation de handicap
• Remplir directement le formulaire de demande de réservation

➔ Sur le réseau régional : accès TER

Accès TER est le service régional d’assistance. Il permet de réserver des prestations d’accueil et d’accompagnement par les personnes en situation de handicap. Il existe un Accès TER dans 11 régions françaises, mis en place à la demande de chaque Autorité Organisatrice des Transports.

En tant qu’Autorités Organisatrices (AO), ce sont les régions qui effectuent la demande et la SNCF gère la mise en œuvre.

Se savoir attendu

Le service Accès TER est gratuit et disponible sur réservation 48 heures avant le départ du train. Il permet au voyageur en situation de handicap d’être attendu en gare 30 minutes avant le départ de son train. Un agent l’accompagne dans les gares de départ, de correspondance et de destination. À l’arrivée, un autre agent conduit le voyageur au point de rendez-vous fixé dans la gare, à la sortie de la gare ou à bord du prochain train en cas de correspondance, dans la même gare.

Le portage d’un bagage de 15 kg est inclus dans la prestation, ainsi qu’un service de transport de substitution vers la gare accessible la plus proche, si la situation l’impose, sans surcoût.

La formation des agents est déterminante pour l’accueil et l’accompagnement des personnes à mobilité réduite ou en situation de handicap. Stéphanie Horta, experte en accessibilité à la SNCF, explique en quoi une formation spécifique est importante à tous points de vue.

« Tous les agents SNCF amenés à avoir un contact avec les clients pour une prise en charge dans le cadre d’un service d’assistance reçoivent une formation initiale sur les aspects essentiels de l’accessibilité. Il s’agit à la fois de transmettre les gestes techniques liés à la mobilité, en gare ou dans les trains, mais aussi de les sensibiliser sur le plan comportemental. Il n’est en effet pas toujours simple d’identifier les différentes situations de handicap, notamment lorsqu’il s’agit de handicaps invisibles, ni de savoir quelle attitude adopter. Il faut pouvoir être professionnel et proposer un service adapté aux besoins de la personne, sans faire les choses à la place du client qui peut vouloir rester autonome le plus possible. C’est donc un juste équilibre à trouver, entre la présence efficace au bon moment, le geste technique opportun et la posture naturelle : proposer sans imposer. »

Une formation pour tous

« Les agents au contact du public reçoivent une formation initiale, avant leur entrée en fonction poursuit Stéphanie Horta. Un socle commun de connaissances techniques et réglementaires leur assure une culture globale des handicaps.

Suite de la citation précédente.

En parallèle, des jeux de rôle les aident à se familiariser avec les situations qu’ils seront amenés à rencontrer. C’est ainsi qu’ils apprennent par exemple qu’il est inutile de parler plus fort à un voyageur malentendant, et que cela risque même d’affecter sa lecture sur les lèvres et, par conséquent, la qualité de la relation tout court. Le fait d’alterner les rôles est important ; les collaborateurs sont tantôt dans leur mission d’agent, tantôt dans la peau d’une personne aveugle, les yeux bandés, ou encore en fauteuil roulant, pour expérimenter le besoin de sécurité lors d’un transfert. Cette mise en situation renforce la prise de conscience, et accentue l‘envie d’améliorer l’expérience de leur client en situation de handicap. »

Une question de métier et d’attitude

« L’objectif est de ne pas être démuni face à une situation qui peut être inédite. On peut parfois être maladroit parce qu’on est impressionné ou que l’on veut trop bien faire. Le fait d’apprendre le geste métier en même temps que la posture adaptée facilite une attitude professionnelle et bienveillante. L’agent est mieux armé pour savoir comment se comporter et il aura tendance à prendre plus d’initiatives positives, sans avoir peur de se tromper. La logique de citoyenneté amplifie la mission de service public qui est la leur. »

Partager avec les associations

En mars 2019, un responsable de l’Université des Services de la SNCF a présenté le programme de formation en accessibilité des agents des métiers de l’assistance. L’enjeu était de partager avec eux la nature des contenus pédagogiques et de vérifier qu’ils étaient en adéquation avec les besoins des différentes situations de handicap. Ce genre d’échanges permet d’ajuster les formations, en amont, et de parler un langage commun : celui, universel, de l’inclusion et de la qualité de service.

Un schéma pluriannuel de mise en accessibilité, présentant la politique de chaque entité en matière d’accessibilité numérique sera rédigé et publié début 2021. La publication de l’Arrêté du 20 septembre 2019 vient mettre à jour le Référentiel Général d’Amélioration de l’Accessibilité (RGAA). C’est désormais avec le RGAA4 que les audits d’accessibilité des sites et des applications mobiles doivent être réalisés. Il succède au RGAA3 paru en 2017.

Un guide pour bien préparer son voyage

La Direction de l’Accessibilité SNCF a actualisé, en 2019, le guide pratique qui recense tous les services disponibles pour faciliter le voyage des personnes en situation de handicap. Disponible dans les gares en format papier, il est aussi téléchargeable en version numérique accessible sur www.accessibilite.sncf.com. Il est adapté aux écrans mobiles.

« Au-delà de la technologie, le digital est surtout affaire d’usages. Il s’agit avant tout de simplifier la mobilité pour la rendre plus agréable »

www.accessibilite.sncf.com 100% conforme

Ce site, piloté par la Direction de l’Accessibilité de SNCF depuis 2007, est tout particulièrement dédié à l’information des personnes en situation de handicap et à mobilité réduite. On y trouve des détails sur l’accessibilité des gares, des trains et des services d’assistance comme Accès Plus, Accès TER et Accès Plus Transilien. Son taux de fréquentation est en moyenne de 1 300 visiteurs uniques par jour.

Depuis mars 2019, le site est en conformité avec le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD), grâce à l’intégration d’un bandeau de cookies accessible, qui permet à l’utilisateur d’accepter ou non la récupération de ses données personnelles à des fins de statistiques ou de personnalisation d’offres.

Flore Vannier est webmestre pour le site www.accessibilite.sncf.com, mais elle a aussi d’autres cordes à son arc. Notamment un œil d’experte en accessibilité numérique ce qui lui permet de veiller à ce que l’ensemble des sites de la SNCF répondent aux critères d’accessibilité, ce qui nécessite une vigilance de tous les instants : « il s’agit d’une expertise spécifique que les producteurs de contenus n’ont pas forcément », explique Flore Vannier. « Je suis donc là pour les former à ces règles d’accessibilité digitale et à faire en sorte que tout nouveau site ait bien prévu de les intégrer. De plus, quand un site est certifié accessible, il est tout aussi important de s’assurer qu’il le reste, au fur et à mesure des mises à jour et des changements d’équipes ».

Flore Vannier tient compte de toutes les remarques et suggestions des associations représentatives, lors des commissions techniques d’accessibilité (CTA) : « Leur apport est essentiel. Nous faisons des tests en situation réelle, pour que chacun puisse s’approprier les outils en fonction de ses besoins, qui varient d’une situation de handicap à une autre. Nous avons par exemple modifié, en 2019, un formulaire en renforçant les contrastes et en augmentant l’interlignage, pour un meilleur confort de lecture ». La Direction de l’Accessibilité s’est par ailleurs engagée dans un projet de tutoriels, pour faciliter la formation des webmestres de la SNCF, et s’assurer d’une cohérence globale de l’accessibilité numérique.

« L’accessibilité numérique consiste à permettre à tous, notamment les personnes en situation de handicap, de consulter ou créer des ressources numériques, sur tout type de support »

ENTRETIENS Alexandre Viros CEO e.Voyageurs SNCF

OUI.sncf est le le site marchand en ligne de la SNCF. Avec 13 millions d’utilisateurs, la plateforme attache un soin particulier aux personnes à mobilité réduite. Alexandre Viros, Directeur du digital à la SNCF, revient sur les engagements qui ont présidé à la création du site OUI.sncf et de l’appli SNCF.

OUI.sncf, première plateforme de e-commerce en France

« À la SNCF, d’un point de vue global, notre objectif est de faciliter la vie de nos voyageurs, tout au long de leur parcours, assure Alexandre Viros. Or, pour les personnes en mobilité réduite, le voyage commence bien avant le trajet proprement dit :

Suite de la citation précédente.

la préparation fait partie des facteurs de confiance et de confort, en réduisant le plus possible les aléas du trajet. Notre prisme est avant tout celui de l’accessibilité, dans une démarche d’inclusion. C’est l’ADN de la SNCF, depuis des décennies, alors que d’autres privilégient la rentabilité comme critère de segmentation de la clientèle. Le fait d’avoir créé une direction de l’accessibilité témoigne de cet engagement durable : nous ne voulions pas céder à la tentation de l’innovation technologique en oubliant que notre priorité est le voyageur, tous les voyageurs. Intégrer le handicap, quel qu’il soit, comme une norme du parcours digital fixe un standard pour le marché ; c’est en cela que nous devons être exemplaires. »

L’accès au numérique pour tous

« Nous savons aussi que la fracture numérique est un risque pour les personnes éloignées des usages digitaux : toute notre stratégie repose donc sur une forme de vigilance, afin que personne ne soit exclu du progrès. Nous nous battons notamment contre l’illectronisme, qui concerne près de 17% de la population, éloignés du numérique. Nous travaillons d’ailleurs avec des start-upet des testeurs en situation de handicap pour développer nos outils et nous assurer de leur lisibilité totale. »

L’Assistant SNCF, intégrateur de toutes les mobilités

En juin 2019, l’Assistant Personnel de Mobilité (APM) remplace l’appli SNCF, créée en 2014. L’enjeu était de réunir, en un service centralisé, les services offerts par l’ensemble des opérateurs de transport et des autorités organisatrices, pour faciliter la mobilité des personnes. Une vision de la mobilité qui vise notamment à éviter toute rupture dans le parcours des personnes en situation de handicap. L’Assistant SNCF continue d’améliorer ses parcours client, en s’efforçant de prendre en compte l’accessibilité dès le début des développements et en réalisant des tests réguliers, notamment sur :

• la recherche d’itinéraires,
• l’information liée aux perturbations sur le trajet,
• l’import de billets de train,
• la dématérialisation des titres en « sans contact ».

« L’intermodalité consiste à intégrer les itinéraires de tous les modes de transport dans une même chaîne de déplacement : train, métro, bus, tramway, taxi-VTC, et bientôt co-voiturage et vélo. L’assistant personnel de mobilité est un outil national, qui donne la priorité aux solutions locales. Il est amené à évoluer, pour répondre aux besoins du quotidien de tous les Français, en temps réel. »

SNCF.com, un site Coporate exemplaire

SNCF.com connait une audience importante avec 7 millions de visiteurs par mois. C’est un site à la fois dédié à l’expérience client, avec notamment l’information aux voyageurs en temps réel, et à la présentation de l’ensemble du Groupe. Ce site a obtenu le label Accessibilité Argent par BrailleNet en février 2019. C’est une distinction rarement octroyée à un site web Corporate. Le résultat de ce projet est aussi partagé avec les équipes de designers et de développeurs qui se démarquent par l’acquisition d’une véritable compétence d’accessibilité digitale, par un changement de comportement et par l’évolution des méthodes de travail intégrant l’accessibilité en permanence.

Le site répond aujourd’hui à 74% du niveau RGAA3. Un nouvel audit de conformité au RGAA 4 est prévu afin d’atteindre les 100% de conformité en 2020. De plus, la déclaration de conformité est régulièrement mise à jour en fonction des évolutions du site.

www.gares-sncf.com, devient garesetconnexions.sncf

Le nouveau site garesetconnexions.sncf, mis en ligne en octobre 2019, met en avant la partie Corporate de Gares & Connexions. Ce nouveau site suit les règles du référentiel RGAA4. Par exemple, la charte graphique de Gares & Connexions a entièrement été adaptée et un toogle Accessibilité a été ajouté pour augmenter les contrastes et figer les animations du site.

Les pages décrivant les services en gares ou encore le service de déclaration de perte, seront transférées sur le nouveau site en 2020.

Zoom sur le registre public d’accessibilité

Le registre public d’accessibilité est un état des lieux de l’accessibilité des 1 369 gares relevant du régime des établissements recevant du public. Il permet de savoir si la gare est prioritaire au regard des Schémas Directeurs d’Accessibilité, mais aussi si les travaux d’accessibilité sont terminés ou à quelle date ils le seront, en considérant l’ensemble des périmètres de maîtrise d’ouvrage. Ce registre est une obligation légale et découle du décret du 28 mars 2017 et de l’arrêté du 19 avril 2017.

En 2019, la page du registre public d’accessibilité des gares, consultable sur www.gares-sncf.com, a reçu plus de 4 629 visites.

La visio-transcription offerte sur les sites SNCF

SNCF poursuit son engagement pour rendre les communications téléphoniques accessibles aux personnes sourdes et malentendantes, en étendant le service de visio-transcription Elioz sur ses différents sites web. Il s’agit d’un service en Langue des Signes Française (LSF) et en Transcription en Temps Réel de la Parole (TTRP), disponible via une interface web, sur ordinateur avec casque, sur smartphone et sur tablette. La visio- transcription est intégrée sur les sites TER, OUI.sncf et Transilien.com.

➔ La parole à Yann Queval, responsable du projet mon assistant virtuel chez Voyages SNCF

Comment expliquez- vous le succès rapide de Mon Assistant Visuel (MAV), si peu de temps après son lancement ?

« Le service correspondait tout simplement à un besoin. Il faut savoir que sur les quelques 400 TGV qui circulent en France, seuls 30% sont équipés du système d’écran qui permet de retranscrire visuellement les différentes annonces à bord. Cette mise en œuvre a démarré en 2008 ; elle correspond à une directive européenne d’interopérabilité pour les personnes en situation de handicap. Les nouveaux trains sont donc construits avec des écrans intégrés dans chaque voiture, ce qui n’est pas le cas des plus anciens. Il était donc important de trouver une solution pour compenser ce décalage et permettre à tous d’avoir une même connaissance des messages diffusés à bord. C’est la technologie qui a permis de rétablir l’équilibre, et la SNCF a été la première à le faire en Europe. »

En quoi est-ce une innovation ?

« La SNCF a été pionnière dans son approche autant que dans la conception de l’outil digital. Nous avons bien sûr bénéficié de l’évolution générale du numérique : la 4G aux abords des trains, l’augmentation du taux d’équipement en smartphone de la population française et, surtout, l’existence préalable de notre appli SNCF, déjà très utilisée. Plutôt que de recréer un service supplémentaire, nous avons décidé de développer ce qui existait. Une équipe pluridisciplinaire a travaillé d’arrache- pied, en lien avec les associations de personnes sourdes et malentendantes, mais aussi du handicap mental, pour aboutir à cette solution de partage. Les associations représentatives des retraités se sont joints aux travaux, puisqu’également concernés par le déficit d’audition. Le résultat a dépassé nos espérances : nous sommes passés de 0 à 150 000 clients en un an. »

Ce service est-il amené à se développer en fonction des besoins ?

« Nous en sommes déjà à la troisième version, en un an ! C’est l’usage qui favorise le perfectionnement, et c’est en analysant la progression des consultations par type de messages, automatiques ou manuels, par gare ou par train que nous avons pu renforcer les contenus les plus utiles. Les chefs de bord ont été précieux dans le succès du dispositif : conscients du gain de sécurité pour nos voyageurs, ils ont très vite adhéré au principe, alors que cela leur demande des gestes techniques supplémentaires. Quand une personne sourde ne peut entendre l’annonce d’arrêt en pleine voie, elle risque de penser que le train est arrivé en gare, et peut vouloir descendre, en mettant sa vie en danger. Les agents de la SNCF n’ont donc pas hésité longtemps à adapter leur pratique à l’outil numérique. »

« Mon Assistant Visuel est une innovation technologique, mais c’est surtout un formidable levier de partage, de confort et de sécurité pour nos clients concernés par la perte d’audition »

« La particularité de Streetco est d’offrir à chacun un itinéraire personnalisé, et adapté à sa mobilité »

Mon copilote, le trajet solidaire

Mon Copilote est une plateforme web qui met en relation des particuliers à mobilité réduite à la recherche d’un accompagnateur, pour partager leur trajet. Les accompagnateurs sont des co-pilotes chargés d’assister ou de rassurer les personnes en situation de handicap, quel que soit leur mode de transport : à pied, en transport en commun, par co-voiturage ou en avion. En juin 2019, la SNCF a accueilli Mon Copilote dans ses gares parisiennes, pour partager une expérience positive d’inclusion sociale en mobilité, où c’est la personne en situation de handicap qui est le pilote.

www.mon-copilote.com

OMNI ou comment faire de la trottinette électrique en fauteuil roulant

Omni a inventé une fixation universelle permettant de faire de la trottinette avec un fauteuil roulant. Un rêve de gosse de sa fondatrice, Charlotte Alaux, que la SNCF a soutenu lors des salons Autonomic de Rennes et de Lille en 2019. L’adaptateur s’ajuste à tous les types de trottinettes, sans avoir besoin de modifier le fauteuil roulant. Un prototype qui favorise les sensations de liberté et un accès égal au marché de la mobilité en libre-service.

www.omni.community

N-vibe, le premier GPS vibrant pour personnes aveugles et malvoyantes

SNCF était aux côtés de N-Vibe pour la 4e édition de Vivatech, en mai 2019, pour encourager cette jeune start-up, lancée en 2018. Grâce à des bracelets vibrants sur chaque poignet, l’utilisateur du GPS peut facilement s’orienter en gare, notamment dans les endroits bruyants où les écouteurs sont inefficaces.

La technologie bluetooth et des capteurs beacon installés en gare affinent le guidage avec une information personnalisée.

www.n-vibe.com

La porte-à-porte façon Wheeliz

La Direction de l’Accessibilité a noué un partenariat avec Wheeliz, le premier site de location de voitures aménagées, entre particuliers, pour les personnes en situation de handicap. La plateforme permet, en quelques clics, de réserver en ligne le véhicule qui correspond à ses besoins, avec un système d’assurance intégré.

www.wheeliz.com

Rogervoice, l’accessibilité téléphonique

La SNCF a été une des premières entreprises à faire confiance à Olivier Jeannel, le créateur de cette appli qui permet aux personnes sourdes, malentendantes et aphasiques de téléphoner grâce à un système de retranscription des appels.

Gratuite, l’application propose plusieurs modes de communication : vidéo sous-titrée, visio- interprétation en Langue des Signes Française (LSF), en Langage Parlé Complété (LPC) et en transcription en texte ou en pictogrammes.

www.rogervoice.com

Benur, un vélo pas commes les autres

C’est la conviction de Joseph Mignozzi, créateur de Benur, le premier tricyle à assistance électrique adapté aux fauteuils roulants, sans transfert. Un concept révolutionnaire de l’autonomie des personnes en situation de handicap, qui rejoint la réflexion de la SNCF sur l’accessibilité des gares pour tous.

Joseph Mignozzi a pu présenter son prototype à Guillaume Pepy président delaSNCFen2019: « c’est la notion de mobilité globale qui l’a intéressé, puisque mon vélo fonctionne en ville comme sur les sentiers de campagne, et qu’il contribue à dynamiser le maillage territorial, en tissant des liens entre usagers, hôteliers et commerçants. Je voudrais qu’il soit intégré dans l’écosystème des villes et des communes, avec une réflexion générale sur le parcours, qui ne doit plus devoir s’interrompre faute de solution adaptée ».

Message reçu : Benur va être expérimenté dans la gare pilote d’Aix-TGV, de même que pour faire la liaison entre les gares de Lille-Europe et Lille- Flandres, espacées de 600 mètres. Fonctionnel pour les personnes en fauteuil, il est également idéal pour transporter, des enfants, des seniors, une poussette et même des valises ! Ce handbike à assistance électrique n’est pas seulement pratique, il est aussi très beau, avec des lignes épurées et des couleurs éclatantes. Un design qui n’est pas le fruit du hasard : « J’ai voulu que Benur suscite la sympathie, parce que l’esthétique favorise l’autonomie. Ce vélo ne doit pas stigmatiser celui qui l’emprunte, mais au contraire valoriser un mode de transport éco-responsable et contemporain » précise son créateur.

www.projet-benur.com

« Il faut décloisonner le monde du handicap, en innovant toujours plus avec des solutions globales inclusives »

Autonomic à Lille, priorité à la mobilité durable

Les 26 et 27 novembre 2019, les équipes de la Direction de l’Accessibilité et de la SNCF Hauts-de-France ont accueilli les visiteurs sur un stand de 30m2 dédié aux solutions d’innovation, pour faciliter les parcours, du parvis de la gare à sa place dans le train. Trois des start-up que le groupe ferroviaire national soutient étaient à l’honneur : Benur, Streetco et Omni, précurseur de la mobilité durable pour les personnes en situation de handicap.

Gare d’Aix-en-Provence TGV, laboratoire de l’accessibilité

10 millions de voyageurs fréquentent chaque jour les 3 000 gares de France. La SNCF souhaite que la gare devienne une véritable expérience client, qui facilite la vie quotidienne de chacun.

La gare d’Aix-en- Provence-TGV illustre cette ambition : elle est un incubateur d’expérimentations, où se concentre le meilleur du savoir-faire de la SNCF.

Un séminaire interne pour l’accessibilité

Du 30 septembre au 1er octobre, le séminaire des correspondants accessibilités nationaux de SNCF a été une nouvelle fois l’occasion d’échanges nourris sur les bonnes pratiques en matière de mobilité. Le partage des expériences, entre experts de la mobilité des personnes en situation de handicap, est essentiel pour avancer sur le plan national, en harmonie avec les demandes des voyageurs concernés. Le séminaire s’est axé autour de l’état des lieux des Schémas Directeurs d’Accessibilité - Agendas d’Accessibilité Programmée (SDA – Ad’AP), ainsi que sur les évolutions réglementaires du règlement européen sur les droits et obligations des voyageurs ferroviaires (Passengers Rights Regulation), des Spécifications Techniques d’Interopérabilité pour les Personnes à Mobilité Réduite (STI-PMR) et de la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM). Cette année, les correspondants accessibilité se sont appropriés avec originalité les différentes thématiques en participant à un parcours digital jalonné de questions sur les équipements et dispositifs des gares de Paris Nord et de Paris Est. Le séminaire s’est conclu par l’intervention de Philippe Croizon, qui a réussi l’exploit de traverser la Manche alors qu’il est amputé des quatre membres. Il a conclu avec brio et enthousiasme ce séminaire, sous le signe de l’espoir : tout est possible, à force de détermination et de solidarité.

Vivatetch rendez-vous mondial de l’innovation technologique

Pour SNCF, la révolution digitale est sur les rails. Du 16 au 18 mai, la SNCF participait au salon Vivatech à Paris, pour la 4e année consécutive, avec ses 47 start-up partenaires. L’occasion de présenter sa force de frappe numérique dans des domaines aussi variés que la maintenance prédictive, la digitalisation des réseaux et, bien sûr, le développement des outils numériques pour une meilleure accessibilité.

Le dispositif des annonces à bord sur smartphone, « Mon Assistant Visuel », via l’appli SNCF a conquis le public. Plus de 124 000 visiteurs étaient présents pour cette édition 2019.

Coups de cœur solidaires : l’engagement des agents SNCF

La Fondation SNCF a lancé un appel à projets associatifs en faveur des personnes fragiles ou défavorisées : le fonds est ouvert aux salariés de la SNCF impliqués bénévolement auprès d’une association, avec jusqu’à 2 000 ¤ de dotation par action. 408 projets ont été soutenus en 2019, pour un total de 728 000 ¤ versés. Lesly Perez, une des lauréates 2019, s’engage pour la pratique de la voltige équestre pour les personnes en situation de handicap mental ou moteur.

Vive le train : SNCF ouvre ses portes

Du 13 au 18 mai à Saint- Denis, SNCF a permis au grand public de découvrir les coulisses de son activité. L’innovation au service de l’accessibilité y occupait une place de choix avec, notamment, la présentation pédagogique de ce qu’est une gare accessible. La société Gulmann gère, pour SNCF, la fourniture des plateformes destinées aux voyageurs en fauteuil roulant, pour les aider à accéder aux trains. Elle s’occupe aussi de leur renouvellement, quand elles arrivent en fin d’utilisation.

Handi’chiens et SNCF, un partenariat qui adelagueule!

SNCF parraine l’éducation de chiots destinés à devenir chien-guide d’aveugle, chien-guide écouteur et chien d’éveil. En 2019, le labrador Nirka a terminé son apprentissage auprès de l’association Handi’chiens, et a pu être adopté par Nathalie, en présence de sa marraine, Sophie Cluzel, Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée des Personnes handicapées.

Recyclage d’élévateurs, promouvoir l’économie circulaire

La société Gulmann gère, pour SNCF, la fourniture et le renouvellement des plateformes destinées aux voyageurs en fauteuil roulant pour les aider à accéder au train dans les gares, quand elles arrivent en fin d’utilisation. Une expérimentation a été décidée en 2019 : 30 plateformes seront rénovées ou démontées pour constituer un stock de pièces réutilisables, et ensuite proposées à des associations qui en auraient besoin pour leurs activités.

Sourdland, vitrine de la culture sourde

L’association Art’Sign est née de la rencontre d’artistes et de techniciens sourds et entendants, motivés par une envie commune : promouvoir l’accessibilité des contenus culturels grâce à la langue des signes et encourager l’emploi des professionnels touchés par la surdité. En France près de 150 000 personnes utilisent la langue des signes pour communiquer.

Isabelle Marier, responsable des partenariats de l’association, évoque le soutien de la SNCF autour de l’événement Sourdland qui s’est tenu le 5 octobre 2019. « Notre rencontre avec la SNCF date de 2015. Nous avions besoin de donner de la visibilité à nos initiatives dans le domaine du spectacle vivant, mais pas les moyens de le faire seuls. Le groupe SNCF a une longueur d’avance par rapport aux autres entreprises de sa taille, avec une culture de l’accessibilité ancrée et structurée. Sourdland a lieu tous les deux ans, à l’Institut national des jeunes sourds, à Paris.

Pendant toute une journée, des conférences, des ateliers, des jeux et des spectacles pour tous les âges réunissent un public mixte et familial, dans une atmosphère de fête. La SNCF a soutenu notre création bilingue, intitulée Z’animos.

Suite de la citation précédente.

Ce spectacle, destiné aux enfants, met à l’honneur des comptines, à la fois sous forme de chant et en langue des signes. Sa dotation nous aide aussi à organiser cet événement, qui prend de l’ampleur, et nécessite donc des moyens plus importants. L’objectif de nos actions est de sensibiliser le grand public à la richesse de cette diversité, et à l’intérêt de la langue des signes pour que personne ne reste sur le bord de la route de la culture et de l’information ».

« Le soutien de la SNCF est un symbole fort pour l’accessibilité de la culture aux personnes sourdes et malentendantes : il prouve qu’il est possible de faire bouger les lignes de la société tout entière »

Handitech Trophy, une vision inclusive de l’innovation

Le Handitech Trophy récompense les start-up, étudiants, associations ou laboratoires de recherche qui développent des technologies inclusives pour compenser le handicap ou la perte d’autonomie. SNCF est partenaire de cette initiative. En novembre 2019 lors d’une grande manifestation organisée à Paris chez BPI France, c’est l’appli Ezymob

Le festival Clin d’œil, rendez-vous européen de la culture sourde

SNCF soutient ce festival international des arts en langue des signes. À Reims, les 25 000 festivaliers ont pu assister à 36 représentations de théâtre, de danse, de musique et de cinéma. qui a remporté le trophée de la catégorie mobilité, sponsorisée par SNCF. Véritable assistant personnel pour les déficients visuels, Ezymob transforme le téléphone en scanner : il guide l’utilisateur de chez lui jusqu’à sa destination finale, en localisant la porte du train, un siège disponible ou un tourniquet à l’entrée d’une gare.

➔ EN RÉGION

On compte, en 2019, 12 Centres de Relation Client (CRC) TER, en cohérence avec la réforme territoriale qui a réduit le nombre de régions métropolitaines. Leur rôle est de recevoir et de traiter les réclamations. Ces CRC regroupent près de 150 agents au service des voyageurs en situation de handicap ou à mobilité réduite ; tous sont formés pour traiter les demandes liées aux dossiers voyage de clients à besoins spécifiques.

« Sans le service Accès Plus, je crois que je ne réaliserais pas la moitié des voyages que j’aime faire en France. Quand on est en fauteuil roulant électrique, l’escapade peut vite virer au cauchemar si on n’est pas accompagné par quelqu’un dont c’est le métier : la peur de tomber, de se faire mal, de gêner les autres. Les agents de la SNCF sont formés à ces gestes techniques, qu’ils font naturellement, sans qu’on ait besoin de leur expliquer. C’est un vrai confort, la confiance »

« Je suis devenue non-voyante à l’âge adulte. J’ai cessé de voyager en train pendant des années, le temps d’apprivoiser ma nouvelle vie sans mes yeux. Une amie m’a un jour demandé de l’accompagner à un mariage, ça a été le déclic pour reprendre le train. Le service d’assistance a été là pour m’aider à m’orienter, mais en me laissant autonome quand je pouvais le faire seule. J’ai vraiment apprécié ce tact. Depuis, je voyage régulièrement, sans aucune appréhension »

« Prendre le train quand on est de petite taille est une liberté dont je me suis privé longtemps. Il me semblait que ce serait un parcours du combattant et je n’avais pas envie de devoir compter sur d’autres voyageurs pour accéder à mon siège. J’ai franchi le pas pour rejoindre ma petite amie, à l’autre bout de la France, avec un changement de train en plus ! Mes inquiétudes se sont vite envolées, parce que beaucoup de choses ont évolué, notamment pour la signalétique et les espaces bagages : j’ai pu trouver le numéro de mon siège sans devoir demander à quelqu’un de le faire pour moi et j’ai rangé ma valise dans un espace accessible, pas en hauteur. C’est un peu de ma liberté que j’ai retrouvée grâce au train »

Nous sommes un couple porteur d’un handicap invisible. Nous sommes souvent les seuls à le savoir, et cela crée parfois des difficultés pendant nos déplacements parce que les gens ne comprennent pas toujours pourquoi nous faisons certaines choses lentement. Nous n’avons pas envie de clamer notre handicap à tout bout de champ. Depuis quelques temps, nous avons opté pour le service Accès Plus, qui nous permet de ne plus être confrontés à l’impatience des voyageurs. Prendre le train est à nouveau un plaisir, et l’efficacité des agents fait qu’on se sent accueillis, dès l’entrée dans la gare. Nous ne voyageons plus que grâce à ce service, qui nous a redonné notre anonymat bien agréable »

Suite de la liste précédente :

• Ermont-Eaubonne
• Epinay-sur-Orge
• Ermont-Eaubonne
• Ermont-Halte
• Esbly
• Evry-Courcouronnes
• Fontainebleau Avon
• Garges Sarcelles
• Grigny-Centre
• Groslay
• Houdan
• Houilles-Carrières
• La Barre-Ormesson
• Lagny-Thorigny
• Luzarches
• Maisons-Laffitte
• Mantes-la-Jolie
• Mitry – Claye
• Montfort-L’amaury – Méré
• Monsoults-Maffliers
• Montreuil
• Neuville-université
• Ozoir-la-Ferrière
• Poissy
• Rambouillet
• Roissy-en-Brie
• Saint-Gratien
• Saint-Leu-la-Forêt
• Saint-Nom-la-Bretèche
• Saint-Ouen-l’Aumône-Liesse
• Sannois
• Sarcelles – Saint-Brice
• Sartrouvilles
• Tournan
• Val d’Argenteuil
• Versailles RD
• Versailles RG
• Villeparisis – Mitry-le-Neuf
• Yerres

La liste continue sur la page suivante.

Gares à réaliser d’ici 2025 dans le cadre du SDA-Ad’AP

Paris

• Avenue du Président Kennedy Radio France
• Avenue Foch
• Avenue Henri Martin
• Boulainvilliers
• Champ de Mars Tour Eiffel
• Invalides
• Javel
• Musée d’Orsay
• Neuilly Porte Maillot
• Paris Austerlitz
• Paris Est
• Paris Gare de Lyon
• Paris Montparnasse
• Paris Nord
• Pereire Levallois
• Pont Cardinet
• Pont de l’Alma
• Porte de Clichy
• Rosa Parks
• Saint-Michel Notre-Dame
• Sèvres - Ville-d’Avray
• Sèvres Rive Gauche

Petite couronne

• Bellevue
• Clamart
• Courbevoie
• Épinay – Villetaneuse
• Épinay-sur-Seine
• Gennevilliers
• Issy
• Issy Val de Seine
• Ivry-sur-Seine
• Le Raincy - Villemomble – Montfermeil
• Le Vert de Maisons
• Les Ardoines
• Les Grésillons
• Meudon Val Fleury
• Montigny – Beauchamp
• Orly Ville
• Pantin
• Puteaux
• Rosny Bois Perrier
• Saint-Denis
• Val de Fontenay
• Villeneuve-le-Roi
• Villeneuve-Saint-Georges
• Vitry-sur-Seine

Grande couronne

• Argenteuil
• Brétigny
• Brunoy
• Cernay
• Cesson
• Champ de Courses d’Enghien
• Chanteloup-les-Vignes
• Chaville – Vélizy
• Cormeilles-en-Parisis
• Deuil – Montmagny
• Dourdan
• Dourdan la Forêt
• Écouen – Ézanville
• Ermont Halte
• Étampes
• Franconville - Le Plessis-Bouchard
• Goussainville
• Gretz-Armainvilliers
• Gros Noyer Saint-Prix
• Herblay
• Juvisy
• La Celle-Saint-Cloud
• La Ferté-sous-Jouarre5
• La Verrière
• Le Mée
• Les Mureaux
• Les Saules
• Lieusaint – Moissy
• Louveciennes
• Louvres
• Marly-le-Roi
• Massy – Palaiseau
• Massy – Verrières

La liste continue sur la page suivante.

Suite de la liste précédente :

• Meaux
• Melun
• Montereau
• Montgeron – Crosne
• Moret - Veneux-les-Sablons
• Nangis
• Orangis Bois de l’Épine
• Persan – Beaumont
• Plaisir – Grignon
• Pontoise
• Provins
• Saint-Cyr
• Sainte-Geneviève-des-Bois
• Saint-Michel-sur-Orge
• Saint-Ouen-l’Aumône
• Saint-Quentin en Yvelines - Montigny-le-Bretonneux
• Savigny-le-Temple – Nandy
• Savigny-sur-Orge
• Survilliers – Fosses
• Trappes
• Vaires – Torcy
• Vernouillet Verneuil
• Versailles Chantiers
• Vigneux-sur-Seine
• Villepreux - Les Clayes
• Villiers-le-Bel - Gonesse – Arnouville
• Viroflay Rive Droite
• Viroflay Rive Gauche

7 gares accessibles hors SDA-Ad’AP

Paris

• Rosa Parks

Petite couronne

• Créteil-Pompadour

Grande couronne

• Les Clairières de Verneuil
• Mareil-Marly
• Noisy-le-Roi
• St-Germain-en-Laye Grande Ceinture
• St-Germain-en Laye Bel Air Fourqueux

Description détaillée de l’image « La mise en accessibilité d'une gare en 10 étapes »

La phase d’études : 3 ans en moyenne

1. Identification des travaux à réaliser
2. Ordonnancement et déroulement des travaux
3. Planification des circulations des trains en tenant compte des zones de travaux

La phase de travaux : 1 à 2 ans en moyenne

4. Travaux préparatoires
5. Dépose des équipements existants
6. Aménagement du bâtiment voyageurs
7. Travaux de génie civil (Fondations, souterrains, passerelles, quais)
8. Réhaussement des quais (nuit, week-end et vacances scolaires)
9. Finitions des travaux et remise en place des équipements
10. Mise en service